vendredi 20 janvier 2017

il appela ceux qu'Il voulait pour qu'ils soient avec Lui et pour les envoyer... - textes proposés par l'Eglise hier et maintenant


Samedi 21 Janvier 2017
 
05 heures 07 + J’ouvre ce cahier, car tout hier a été occupé par l’urgence sans que je trouve le temps d’écrire, ni même de prier autrement que de souhait et d’espérance. Toujours au conditionnel de l’espérance, ce qui me donne le titre de ce cahier.
Autres ides. Mon livre, l’avoir terminé et adressé par internet à Denis PRYEN, dont je ne suis plus sûr qu’avec mes retards il soit prêt à l’accueillir et à le fabriquer à temps : pour la mi-Mars. Je l’ai questionné hier en fin d’après-midi, pas encore de réponse.
Avant-hier, plus évidente encore la bonne volonté et la qualité humaine des socialistes et parents, pendant ce troisième débat télévisé pour la « primaire citoyenne » (de gauche). La primaire de droite a reconstruit une hiérarchie et donc un mouvement politique qui ne fonctionne depuis sa fondation de 1974 contre VGE qu’au culte et ou mythe du chef. Ce qu’eût certainement été AJ que sera bien moins ou plus discrètement FF qui n’en a pas le charisme, mais sera sans doute plus efficace en autorité sinon « dictature » psychologique. D’idées et de programme alors et maintenant : rien. Je n’ai pas lu le livre de FF et je n’ai pas pour le moment goût et temps d’aller à ses textes, ce qu’en donnent les médias – très partiellement et pour la montre seulement, je le reconnais – se résume à stigmatiser les résistances à un programme de comptabilité publique, ces résistances présentées comme l’instinct de conservation des installés –(la gauche ainsi visée depuis qu’elle a eu davantage le pouvoir qu’avant 1981). Au contraire, la primaire de gauche est un acte singulier de courage collectif. Pas de chef ni de bilan pas de succession à assumer : FH a tout fait disparaître sans que l’on ait encore l’explication d’une telle brade, tout à fait évitable jusqu’il y a quelques mois encore, mais qui n’est pas seulement la brade de la gauche et du PS, qui est celle de la France et, par omission, celle de l’Europe. Courage donc de ces sept plus ou moins sympathiques : mes préférences vont, sans enthousiasme, pour la jeunesse appliquée de PINEL, le sérieux laborieux et cultivé de PEILLON, la présence de MONTEBOURG. BENHAMMIAS a un côté ingénieux mais une présentation et un physique qu’il accentue… Je n’aime pas HAMON aparatchik s’il en est, mais il faut reconnaître que sa proposition de revenu universel est la seule émergence thématique de toute la campagne, tous candidats confondus de toutes origines. Nous avions déjà travaillé ce thème en 2002 avec Jacques NIKONOFF et j’avais moi-même esquissé il y a peut-être trente ans une économie-fiction ou une réflexion sur ce thème simple et naturel : la naissance, dans l’espèce humaine, crée une créance sur la société et donc un  droit à un minimum de revenu, sans relation avec l’utilité ou le travail du nouvel arrivant. J’imaginais aussi un revenu théorique global selon une espérance de vie statistique, qui permettait des années sabbatiques ou un choix de retraite à n’importe quelle époque d’une vie et une remise au travail à n’importe quel âge, sans entrave légale comme aujourd’hui. Mais revenu minimum engendrant une obligation de conscience envers la société. Ainsi se ferait la racine même de la solidarité nationale.
Hier, la prise de fonctions de TRUMP aux Etats-Unis. Observation des images données par Quotidien : apparemment l’ambiance est celle de toutes les investitures, puisqu’aucune image physique de la contestation, sans précédent me semble-t-il dans l’histoire des Etats-Unis, sauf peut-être pour HARDING, candidat avérée des gens d’affaires, dans les années 1920. C’est évidemment le personnage qui détonne, sans la moindre rupture de ton avec sa campagne. Des choses apparaissent cependant qui déterminent l’avenir proche – sans anticiper sur une procédure d’impeachment que je crois probable. Les fragments de discours. Texte : pour la première fois, le peuple reprend ses droits et le pouvoir aux Etats-Unis, discours donc de révolution proche du système de pensée totalitaire. Dorénavant, etc… America first… comme si cela n’était pas constante des politiques américaines depuis deux siècles… Je n’ai pas lu le discours ou l’entretien d’il y a quelques jours avec l’attaque contre l’Europe, l’Allemagne particulièrement, le soutien au Brexit et surtout le retrait de l’Alliance atlantique. La raison de notre force de frappe – pour DG – était que dans une ambiance de mort, on n’est sûr que de soi, et que l’on pouvait donc douter de l’engagement américain par solidarité avec l’Europe… on va maintenant le voir, quoique je doute que l’on aille à la dissolution de l’Alliance et de son organisation. Ce qui m’a frappé, c’est le jeu des mains, elles sont très mobiles, répétitives, symétriques, sauf quand il y a salut (de la main droite) et ce salut est sans précédent : le poing fermé… c’est probablement, ce qui restera de TRUMP après sa disparition politique. Seconde observation bien plus importante pour l’avenir. L’homme est trop enveloppé physiquement : j’en sais moi-même quelque chose, il ne peut fermer son veston, donc chemise et ventre à l’air, chemise blanche et cravate rouge. Le populisme ? sans doute en apparence, mais les gens d’affaires à commencer par le Secrétaire d’Etat sont au pouvoir. Le test sera la relation avec Goldman Sachs. Je ne sais pas le montant actuel de la dette américaine. C’est la question. Et pour conclure cette journée et l’observation qu’elle appelle : l’homme est fatigué, ce n’est pas le commencement d’une ère dans l’enthousiasme et la jeunesse de l’acteur principal, du héros : KENNEDY, OBAMA… à table, la tête tombe, les yeux sont souvent clos, ce n’est pas l’ennui provoqué par les thuriféraires se succédant au pupitre, c’est une lassitude personnelle, que je ne crois pas due à un emploi du temps surchargé ces jours-ci.
Prier… celles et ceux qui ont besoin de ma prière. Pas seulement ce que je demande et espère. Hier, n’ayant donc pu – au lit dès huit heures du soir –méditer les textes du jour, j’ai quand même compris que cette lettre aux Hébreux, si difficiles pour moi à accepter dans cette présentation d’un Christ porté à sa perfection par la souffrance, l’obéissance, la mort (humainement horrible, la croix que nous brandissons partout en Eglise, ainsi l’entrée au presbytère de Jean-Eudes hier après-midi, en avant-plan des immeubles qui viennent de s’édifier en face et ne sont pas laids… oui cette lettre est probablement une insistance sur l’Incarnation. Elle pose la question théologique, je ne sais si elle a été commentée et approfondie, d’une humanité d’autant plus certaine et constatable qu’elle aurait son itinéraire propre en psychologie, en conscience de soi et donc en relation tout humaine avec Dieu… ce qui accentue encore notre approche de la divinité, par la personne physique et historique-même de notre Sauveur. Et bien applicable au propos de mon livre – j’en fais l’une des deux citations l’ouvrant, l’autre étant d’OBAMA (cela commence avec vous… l’éventuelle résistance aux égarements qu’imposerait TRUMP et qu’il compte, lui-même, relever le cas échéant, ce qui n’a pas non plus de précédent, je crois, dans l’histoire américaine : la censure d’un prédécesseur) – ce verset : ce qui devient ancien et qui vieillit est près de disparaître [1]. Cette péremption, exactement la situation dans laquelle nous sommes, nous la France dont chaque génération de Français et tous habitants de notre pays (formule de nos évêques  en Octobre dernier) porte la responsabilité qu’elle continue ou s’étiole, est apparemment le fait de Dieu : en parlant d’Alliance nouvelle, Dieu a rendu ancienne la première, mais en réalité, c’est bien notre faute : si la première Alliance avait été irréprochable, il n’y aurait pas lieu d’en chercher une deuxième. Or, c’est bien un reproche que Dieu fait à son peuple quand il dit : … eux e sont pas restés dans mopn Alliance ; alors moi, je les ai délaissés, dit le Seigneur. Mais comme à la suite du péché originel et de l’exclusion du Paradis (alors que la sortie d’Egypte est une exclusion de l’enfer et une marche, difficile mais assumée, vers un paradis, préfigurant le Paradis), la partie n’est pas finie et l’avenir se ré-ouvre. C’est Dieu-même qui forge et organise la suite, qui n’est pas la Rédemption, et le changement radical de la donne, mais déjà ces noces et ces épousailles dont le Nouveau Testament est le récit, si accidenté soit-il : voici quelle sera l’Alliance que j’établirai… un changement total dans l’âme et le cœur du partenaire, alors qu’au commencement Dieu constatait que la méchanceté de l’homme était grande sur la terre et que son cœur ne formait que de mauvais desseins à longueur de journée [2]Quand je leur donnerai mes lois, je les inscrirai dans leur pensée et sur leurs cœurs… Résultat intense, la connaissance tant convoitée par Eve, et la communion dans le pardon… Tous me connaîtront des plus petits jusqu’aux plus grands. Je serai indulgent pour leurs fautes, je ne me rappellerai plus leurs péchés…. Etat de grâce que produit l’Alliance nouvelle : le Seigneur donnera ses bienfaits et notre terre donnera son fruit. La justice marchera devant lui et ses pas traceront le chemin. Cette dernière formule est d’une intense poésie, et la poésie est notre perception – libérée – de la réalité. Nouvelle Alliance que concrétise la fondation-même de l’Eglise (en théologie, il est présenté que la naissance de l’Eglise serait à la Pentecôte et la conception sur la Croix,  avec aussi cette mutuelle présentation de sa mère à Jean et du fils à Marie, transposition décisive quand s’achève la vie terrestre du Christ – je crois que nous sommes libres de toute interprétation sur ces moments qui sont tous de fondation) : Jésus gravit la montagne et il appela ceux qu’il voulait. Ils vinrent auprès de lui et il en institua douze, pour qu’ils soient avec lui et pour les envoyer proclamer la Bonne Nouvelle. La Nouvelle Alliance devient une mission : la Bonne Nouvelle d’une décisive proximité, celle du Royaume des cieux, par substitution à toutes nos vues rétrécies d’un paradis ou d’une quelconque restauration.
Textes pour aujourd’hui. Son sang purifiera donc notre conscience des actes qui mènent à la mort, pour que nous puissions rendre un culte au Dieu vivant. Nous coopérons décisivement à notre salut, en nous attachant à la Nouvelle Alliance et ce sont les commandements qui nous y aident, guide de conscience. Concours divin pour autant : le sang du Christ fait bien davantage (qu’une simple aspersion avec le sang de boucs et de taureaux) car le Christ, poussé par l’Esprit éternel, s’est offert lui-même à Dieu comme une victime sans défaut. Notre propre offrande… de nous-mêmes, une forme de mise à mort non par masochisme, mais en renoncement, en choix du dessein de Dieu, même si nous en ignorons l’aboutissement : la Vie éternelle, pas concevable ici-bas, et notre propre aboutissement, un « moi » idéal mais bien plus selon Dieu que nous, puisque nous sommes à nous-mêmes notre principale limite. Culte ? la louange, qui n’est pas répétition de quelque chant, mais reconnaissance de l’œuvre de Dieu, de toute sa création, et de son œuvre en chacun de nous. L’amour mutuel, la considération ont leur vrai raison ici : Dieu travaillant en chacun de nous, nous rend parfait et quoi que plus aimable que le chemin en cours vers la perfection ! ce que nous attendons tant et discernons si souvent chez celles et ceux que nous aimons. Le Christ, victime quotidienne pendant son ministère public : Jésus revint à la maison, où de nouveau la foule se rassembla, si bien qu’il n’était même pas possible de manger.  Folie apparente : les gens de chez lui l’apprenant, vinrent pour se saisir de lui, car ils affirmaient : « Il a perdu la tête » [3] L’incarnation du Christ, sa nature humaine si évidente pour ceux qui le connaissent d’habitude et d’enfance, voile sa nature divine, mais assoiffée de guérison, de rédemption, de réconfort, l’humanité ne s’y trompe pas, même si son identification requiert d’être encore précisée. Jésus s’en occupe jusqu’à la croix.
Me voici au terme de mon office particulier quotidien, dont je vais pouvoir reprendre le rythme, il m’est nécessaire, et peut-être fait-il quelque bien à mes destinataires. – Me voici maintenant au travail. Dans cinquante-cinq heures, celui-ci adressé à l’Harmattan. J’en demande force et grâce à Dieu. Espérant aussi un signe de « mon » éditeur, qu’il m’attend bien et me fabrique dans le temps voulu.
Anniversaire de la mort du roi. Décisif événement autant que l’avènement des Capétiens. La continuité, la légitimité firent désormais question, notre histoire a changé, elle est plus difficile à vivre et à concevoir, à ré-insttiuer à chacune de nos générations. Nous le vivons.

07 heures 16 + Je diffuse donc la notice rédigée en 2006, introduisant mon étude de cas sur la légitimité : la discussion 1940-1944. – Ma vie, notre vie, celle du pays. L’espérance n’est pas un balbutiement ni une posture. Elle est fondamentalement un acte de foi : foi en Dieu tout-puissant et rédempteur, ayant un dessein précis depuis la Création, précis sur l’ensemble de celle-ci et chacun des vivants et morts. Un acte de connaissance-reconnaissance de qui est Dieu : il est amour, miséricorde, attention et compagnon de chaque instant. L’espérance n’est pas certitude selon nous et un objet, elle est confiance, abandon et donc certitude que ce que nous accorde et nous accordera Notre Seigneur et Sauveur dépasse, exalte et comprend infiniment et parfaitement ce que nous demandions en espérance. – Ainsi soit-il !
  


[1] - lettre aux Hébreux VIII 6 à 13 ; psaume LXXXV ; évangile selon saint Marc III 13 à 19
[2] - Genèse VI 5 
[3] - lettre aux Hébreux IX 2 à 14 ; psaume XLVII ; évangile selon saint Marc III 20.21


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