dimanche 22 janvier 2017

une lumière s'est levée - textes du jour

Dimanche 22 Janvier 2016

     06 heures 51 + Je ne me suis pas levé tôt. J’ai hésité où et comment reprendre mon livre. Je suis habité par ces deux anniversaires : les morts contemporaines de deux personnalités marquantes : l’Abbé Pierre et notre cher Claude BD. L’évangile du jour que nous avons lu à six mercredi dernier, la version proposée : Matthieu, et celle de Jean, les appels par le Christ, la recherche des hommes [1]. Les vocations et la vocation. Le premier tour de scrutin entre gens de gauche, croyant encore au collectif et non à l’individuel, c’est aujourd’hui aussi.
                                      
 15 heures 24 + Messe paroissiale : ma chère femme goûte et me le dit, le passage d’Isaïe repris par Matthieu qu’elle ne connaissait pas : le peuple qui habitait dans les ténèbres avu une grande lumière. Sur ceux qui habitaient, dans le pays et l’ombre de la mort, une lumière est levée: Du coup, elle apprécie l’homélie pourtant peu différente de ton et de contenu.
Couriellé à JPJ pour que cela soit reçu avant les résultats ce soir du premier scrutin [2]. Voter pour ces primaires : on ne sait comment dire, socialistes, de la gauche, citoyennes, pour la Bellre Alliance Populaire, n’est pas facile. Pas de bureau à Surzur. Téléphoné à Hervé P. puis site ad hoc internet, derrière la zone commerciale du Poulfanc, le restaurant du collège Guyomard, entrée détournée sur la commune de Séné. Pas de visage connu. J’ai propagandé brièvement et sans trop impatienter notre fille : la seule primaire, la seule candidature qui ne soit pas de chef ni d’initiative strictement personnelle, et désintéressée puisqu’à vue humaine aucune chance d’être élu ni de figurer au second tour.
Retour ici, je reprends mon livre dans son chapitre européen. Les portraits et dettes de reconnaissance, revenir à terminer la galerie des portraits par Jean CHARBONNEL et la retouche à mon papier de 2010 sur l’appel du 18-Juin. Coquille énorme :responsabilité solidaire au lieu de solitaire…

Prier… [3]Isaïe et saint Jean : la lumière et les ténèbres, la joie de la délivrance. L’appel « pur et simple » dans la version des vocations apostoliques selon saint Matthieu : on suit sans un mot pour les quatre premiers, frères deux à deux, tandis que selon Jean racontant sans doute un épisode antérieur à ce que présente le premier. Je retiens de Matthieu que Jésus prêche exactement, au début de son ministère, comme Matthieu : convertissez-vous, car le royaume des cieux est proche. Selon Jean disciple du Baptiste, l’appel du Christ répond à un mouvement des futurs apôtres, mouvement suscité par le Précurseur, une présentation du Christ à une équipe qui Lui préexiste. Solennité et théologie : version johannique. Oui, j’ai vu et j’atteste que c’est le Fils de Dieu… Voici l’Agneau de Dieu et les disciples n’en doutent pas, ils veulent en savoir plus et concluent : nous avons trouvé le Messie. Tandis que pour Matthieu, l’appel des premiers disciples, lui-même ne sera que le sixième ou le septième (vérifier…), est banal, un homme en attire d’autres, qui Le suivent aussitôt. Il ne dévoile pas Sa qualité divine.

21 heures 22 + Résultat de la « primaire » de gauche. Jamais, je n’ai autant ressenti la distance ou le décalage entre les journalistes ou commentateurs, et moi – sauf peut-être mais je n’analysais pas autant puisque je vivais, au départ du général de GAULLE. Tout simplement, parce que je me suis senti profondément concerné, et que – je le crois – bien j’étais et suis « dans » la peau de ceux qui se sont déplacés et ont voté. Dans le cas de mon village, c’était aller au chef-lieu du département, pas bien loin, mais 25 kilomètres, alors que pour l’électeur de droite le bureau de vote était dans la salle habituelle de nos votes au village. Il faudrait comparer le nombre des bureaux de vote mis en place par la droite en Octobre dernier et ceux des socialistes ce soir. Les journalistes  « sur » France 2 ne sont pas allés et pour cause voter, leurs commentaires sont du cours et de la théorie, il n’y a aucun enjeu pour eux. Pour ma part, je suis allé voter, ainsi que – je le crois – la plupart des votants dans une perspective très claire : le candidat qui va sortir de ces primaires, sauf total renversement de tous les paramètres, n’a aucune chance de « figurer » au second tour. Donc, nous votons … entre nous, pour décider sur quelles bases se reconstruira le ou un Parti socialiste, pas tant à la suite de l’élection présidentielle, mais à la suite d’un quinquennat qui a détrruit un capital de crédibilité idéologique et gouvernemental de trente-cinq ans. Ceux qui ont voté aujourd’hui refusent bien entendu la droite version FILLON et version LE PEN, mais autant MELENCHON et MACRON. Ils ne sont pas – compte tenu de l’échec de ces cinq ans et de la dissidence MACRON qui a le mérite de la franchise, je n’ai jamais été des vôtres… (MELENCHON n’est d’aucun effet aujourd’hui sur cet électorat socialiste puisqu’il existait déjà en 2012 et à un étiage comparable, 13% de mémoire au premier tour) i – si peu nombreux : deux millions sans doute, CAMBADELIS ne souhaitait que un million et demi, et les pronostics étaient encore plus faibles. Le commentaire professionnel est donc complètement à côté, qui juge cette participation désastreuse et signe de morbidité.
Deuxième élément. Ce n’est que ce soir que j’apprends… que VALLS était archi-favori et on le donne encore capable de rattraper ses trois points d’écarts avec HAMON, et même de l’emporter en duel. Il suffit d’avoir regardé périodiquement cet homme aux yeux fixes, ce masque fixe, ce visage coléreux, ces jeux de mains, puis d’avoir entendu ces cris et exclamations, enfin d’avoir subi du récitatif guindé, pour ne pas y croire. L’homme n’est pas souple, il joue une possession d‘état et une fonction qu’il n’a plus. Expliquer son score par le fait qu’il était seul à assumer le bilan du quinquennat est faux : il ne l’a pas assumé. Sans rien détailler, il n’a souligné que sa fonction et le terrorisme dont à lui seul il nous aurait sauvé et à l’avenir nous protègerait. En choisissant HAMON, je crois que mes compagnons de vote ont conjecturé comme moi l’après-pérsidentielle, et ont choisi un approfondissement d’idéologie et d’expérience, pas du tout un candidat pour l’élection prochaine. La suprise peut être l’écart entre MONTEBOURG et les deux premiers : je crois que ce que j’ai ressenti, l’opportunisme et le flou relatif d’un personnage qui aurait dû démissionner dès Florange ou, d’homme à homme, s’imposer à FH. Les quatre autres n’ont pas existé. Ce qu’il ne faudra pas oublier, le PS seul existe au niveau des élections nationales, même si localement les autres gardent des positions.
Tout cela fait-il l’ « affaire » de MACRON ? Pour les commentateurs : oui, aller au succès, les places et jouer gagnant. Pour moi, non : cet électorat d’aujourd’hui et de dimanche prochain ne se déplacera pas au second tour pour le soutenir contre LE PEN ou contre FILLON. C’est un électorat qui pense à l’avenir et a compris, exactement la tension de ma tentative de livre, qu’il faut maintenant approfondir, réféléchir, retrouver la source et la sincérité des refondations : Epinay, en 1971
L’élection présidentielle, elle-même, est moins prévisible que jamais puisqu’elle se joue à cinq, dans un contexte international extrêmement évolutif. Le paysage va changer totalement avec TRUMP jusqu’à son impeachment que je crois probable. L’appareil républicain a subi celui-ci et demeure fidèle aux axes traditionnels de la politique économique et des stratégies américaines. POUTINE va éprouver très vite s’il y a alliance ou un autre antagonisme qu’avant, mais antagonisme tout de même, avec les Etats-Unis de TRUMP. Tous les deux mécontentent fortement une part de leurs compatriotes. – Les quatre concurrents actuellement en tête sont pour deux d’entre eux dans le théâtre et pour les deux autres dans le récite et le déjà entendu. Le fait que le débat ne soit pas binaire ne leur facilite rien, et les partage, les feront osciller entre une ligne droite et des tentatives de rassemblement sur l’un de leurs flancs, puis sur l’autre. Selon l’expression fréquente, les messages vont se brouiller et aucun des quatre n’a assez de métier ni d’équilibre dans la posture pour ne pas gaffer. – Gage que VALLS ne gagnera pas et ne pouvait arriver (voir comment il a gagné Evry ? depuis Matignon et Rocard ?) que nommé : sans image, il est dit de lui à sa permanence… que d’argent pour chaque candidat ! venant d’où ? qu’il s’est enfermé avec ses « plumes » et collaborateurs pour rédiger sa déclaration.


[1] - évangile selon saint Matthieu IV 12 à 23 et saint Jean I 35 à 51


[2] - Le 22/01/2017 à 12:26, Bertrand Fessard de Foucault a écrit : testamenter
 Cher ami, Monsieur le Secrétaire général,
oui, la circulaire signée Dominique Ceaux, pas mauvaise mais banale et erga omnes, m'a déçu puis scandalisé après cinq ans de mes tentatives et propositions.
Voici les dernières car je ne vois plus quoi vous confier pour le Président que je ne l'ai déjà fait.
1° pour la liberté et la démocratie, il faut légaliser la contestation de l'offre, c'est-à-dire le vote blanc. Et l'assortir d'un quorum de participation.
2° pour la fidélité, le Président doit encourager "le petit reste" incarné par les sept qui ont  donné jeudi au troisième de la primaires de la gauche un exemple d'entente, de concorde et de jeu collectif - il en est d'ailleurs sorti d'excellentes analyses et la proposition-phare du revenu universel (déjà étudiée d'ailleurs et animée par Jacques Nikonoff, dès 2002 place du Colonel-Fabien avec des encartés, des sympathisants, des syndicalistes et des inclassables... ma catégorie de naissance) : c'est d'ailleurs cette proposition qui me fait voter pour Benoît Hamon, quoique je n'ai aucune sympathie a priori et n'apprécie pas son parcours d'aparatchik. Si le Président déclare une inclination, elle ne peut être que celle-là. C'est ce "petit reste" qu'aujourd'hui et dimanche prochain vont dénombrer, et à partir de quoi va commencer la reconstruction. Une pénitence spectaculaire et méritoire sera que le Président y participe, sans rang particulier qu'adhérent et citoyen.
3° pour la relation des Français avec leurs institutions, les institutions fondées et pratiquées par le général de Gaulle qui en a consacré la portée éminemment démocratique par sa démission le 27 Avril 1969, et qui ont été dévoyées depuis 1997 et 2002 et de plus en plus, le Président doit nous exposer en détail les difficultés d'exercice du pouvoir aujourd'hui, et pourquoi il a choisi de l'exercer solitairement et presque tout le temps sans consultation ouverte.
Franchise à son extrême, mais n'empêchant pas au contraire mes voeux chaleureux : vous, le Président.

[3] - Isaïe VIII 23à IX 3 ; psaume XXVII

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