samedi 4 février 2017

sainte Jeanne de Valois . 1464 + 1505



reine de France
fondatrice des Annonciades


Jeanne de Valois, fille du roi Louis XI, vint au monde, le 23 avril 1464 à Nogent-le-Roi, laide et contrefaite, mais, en revanche, le Ciel révéla en elle, dès ses plus tendres années, une âme d'élite. Sa piété envers la Sainte Vierge marquait son âme du sceau des prédestinés. Elle avait cinq ans lorsque la Mère de Dieu daigna lui apprendre qu'elle était appelée à fonder en son honneur un ordre dont le but principal serait l'imitation de ses vertus.

Jeanne fut mariée malgré elle à un prince qui l'avait en aversion et ne la regarda jamais comme son épouse. Après quelques années pleines d'épreuves pour elle, le roi Louis XI étant mort, ce mariage, contracté en des conditions déplorables, fut, à la demande du mari, déclaré nul par le souverain pontife : « Que Dieu soit glorifié, dit alors la sainte, mes chaînes sont brisées ; c'est Lui qui l'a voulu, afin que désormais je puisse mieux Le servir que je ne l'ai fait jusqu'ici. »

Ses adieux au prince furent touchants : « Je vous dois, dit-elle, une grande reconnaissance, puisque vous me retirez de la servitude du siècle. Pardonnez-moi mes torts ; désormais, ma vie se passera à prier pour vous et pour la France. »
Dès lors la prière devint la compagne inséparable de Jeanne. Son ardent amour pour Jésus-Christ lui fit embrasser les mortifications volontaires, et plus d'une fois on la vit, à genoux au pied d'une croix, se frapper la poitrine avec une pierre et répandre un torrent de larmes, à la pensée de ses péchés et des souffrances de Jésus-Christ.

Consoler les pauvres, les servir à table, laver et baiser leurs pieds, voilà quelles étaient les occupations chères à son cœur. Son humilité aurait voulu cacher à tous les yeux les prodiges de sa charité ; elle n'aurait désiré que Dieu seul pour témoin, car elle ne cherchait que Lui dans la pratique de toutes les vertus.

L'eucharistie était sa force mystérieuse ; elle ne la recevait jamais que toute baignée de larmes, et c'est au pied du tabernacle qu'elle trouvait tous les trésors de dévouement qu'elle prodiguait autour d'elle.

Elle put, avant sa mort, fonder, selon la promesse de la Sainte Vierge, l'ordre des Annonciades. Une clarté extraordinaire parut pendant plus d'une heure dans sa chambre, au moment de sa mort, le 4 février 1505 à Bourges. On trouva son corps couvert d'un cilice, avec une chaîne de fer.


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Jeanne de France (1464-1505)

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Jeanne de France
Description de cette image, également commentée ci-après
Jeanne de France
Titres
7 avril 149817 décembre 1498
(8 mois et 10 jours)
Données clés
Prédécesseur
Successeur
8 septembre 14767 avril 1498
(21 ans 6 mois et 30 jours)
Données clés
Prédécesseur
Successeur

Biographie
Dynastie
Surnom
« Jeanne l'Estropiée », « Jeanne la boiteuse »
Naissance
Décès
4 février 1505 (à 40 ans)
Bourges (France)
Sépulture
Père
Mère
Conjoint
Description de cette image, également commentée ci-après
Jeanne de Valois


Nationalité
18 juin 1742
par Benoît XIV
28 mai 1950
par Pie XII
Vénéré par
Fête
4 février
Jeanne de France (née le 23 avril 1464 à Nogent-le-Roi et morte le 4 février 1505 à Bourges) est la seconde fille de Louis XI et de Charlotte de Savoie après Anne de Beaujeu, de trois ans son aînée. Aussi appelée « Jeanne la boiteuse » ou « Jeanne l'Estropiée » à cause de sa boiterie, elle devient duchesse d'Orléans puisqu'elle est mariée à l'âge de douze ans à Louis d'Orléans qui, devenu roi, fait annuler le mariage.
Avec le titre de duchesse de Berry, elle vit saintement à Bourges en fondant l'ordre monastique de l'Annonciade. Elle est béatifiée le 18 juin 1742 par Benoît XIV et canonisée le 28 mai 1950 par le pape Pie XII.

Sommaire

Biographie

Famille

Jeanne a pour parents le roi Louis XI et Charlotte de Savoie, fille du duc Louis Ier de Savoie. À leur mariage, le 9 mars 1451, Louis, veuf de Marguerite d'Écosse depuis 1445, a 28 ans tandis que Charlotte est âgée de seulement 10 ans. Contrairement à la législation catholique qui veut que l’âge légal du mariage des filles soit de 12 ans et en opposition avec la tradition qui veut que la mariée soit accueillie dans sa belle-famille, Charlotte reste auprès de ses parents à Chambéry1.
Encore dauphin (depuis 1349, l’aîné héritier du trône reçoit en apanage le Dauphiné), Louis n'a probablement pas obtenu la dispense papale nécessaire à son union mais le mariage n’étant pas annulé, Louis vient chercher, en 1456, sa femme à Chambéry pour la ramener à Grenoble. Devant la colère de son père Charles VII qui le poursuit de sa vindicte, Louis, laissant la gestion du Dauphiné à ses lieutenants, part avec Charlotte auprès de son oncle maternel Philippe III, duc de Bourgogne. Ce dernier leur offre une résidence à Genappe en Brabant près de Bruxelles2. C’est là, que Charlotte apprend à Louis, entre deux chasses dans les forêts de Mons, sa future maternité et, le 18 octobre 1458, elle donne naissance à un garçon prénommé Louis, qui meurt en 1460. Le 15 juillet 1459, à Genappe naît son second fils, Joachim, qui meurt 4 mois plus tard le 29 novembre. Charlotte lui donne alors une fille en 1460, mais Louise meurt aussi en bas âge. En avril 1461 toujours à Genappe, naît de nouveau une fille, Anne, qui survivra et épousera Pierre de Beaujeu3.
Cette même année 1461, Charles VII tombe malade et meurt le 22 juillet. Louis, devenant roi de France, désespère d’avoir un héritier mâle quand Charlotte donne naissance, le 23 avril 1464 à Nogent-le-Roi, à une autre fille, Jeanne, la future sainte Jeanne. Le 4 décembre 1466 naît François qui ne survécut pas à sa naissance. Enfin, le 30 juin 1470 au château d’Amboise, Charlotte donne à Louis son premier héritier mâle, Charles, futur Charles VIII de France. Le 3 septembre 1472 naît François qui meurt lui aussi en juillet 14734. Charlotte de Savoie aura accouché, entre l’âge de 13 et 28 ans, de huit enfants, cinq garçons et trois filles, dont seuls trois, Anne, Jeanne et Charles, survivront.

Petite enfance

Dès sa naissance au château de Pierre II de Brézé à Nogent-le-Roi, Jeanne à peine baptisée, Louis décide de tirer un profit immédiat de cette naissance féminine. Très politique, il décide de marier Jeanne sans attendre à Louis d’Orléans, alors âgé de 2 ans, fils de Charles d’Orléans et de Marie de Clèves. Il s’assurait ainsi, en l’absence d’héritier mâle, de pouvoir former à sa main ce prétendant à sa succession ou en la survenance d’un dauphin, il l’écartait d’une possible régence qui reviendrait à sa fille aînée5. L’acte de fiançailles est signé le 19 mai 1464 au château de Blois par le duc-poète Charles Ier d'Orléans et Jehan de Rochechouart, bailli de Chartres représentant du roi.
Louis installe sa cour au château d’Amboise, vaste mais surtout confortable où, malgré son refus du luxe et du faste, il s’attacha à ce que son épouse, la reine, y soit servie royalement6. Louis souvent absent pour les besoins du royaume, autorise Charlotte à recevoir à Amboise sa famille, ainsi Anne et Jeanne étaient souvent entourées d'Anne de Lusignan, mère de Charlotte, d'Agnès et de Bonne de Savoie, sœurs cadettes de Charlotte5. Les deux enfants étaient élevées dans le meilleur entourage possible mais rapidement Jeanne allait se distinguer. De visage agréable, comme le dit l'un de ses contemporains, Jean de Troyes7 ou son compagnon de jeu Louis de La Trémoille, de quatre ans son cadet8, et cela contrairement à l’affirmation de beaucoup d’historiens. Certes, de constitution plus chétive que sa sœur aînée, Jeanne reste de taille petite et rapidement elle va se voûter, une épaule plus basse que l’autre, elle serait peut être aussi atteinte de claudication. Quoi qu’il en soit, le roi son père, va l’écarter de la cour en 1469 à l’âge de 5 ans en la confiant à son cousin le baron François de Linières et d’Amplepuis, sire de Beaujeu, et à son épouse Anne de Culan, alors qu’il aurait dû la confier à Marie de Clèves, veuve du duc d’Orléans, sa future belle-mère9.

Jeunesse

François de Linières et Anne de Culan, mariés en 1445, sont restés sans enfant, ils vont reporter tout leur amour sur Jeanne. Jouissant de suffisamment de revenus ils pouvaient compléter la pension de 1 200 livres annuelles que leur versait le roi10. Ceux qui pourraient être considérés comme des parents adoptifs prirent soin de son éducation, lui apprenant la lecture et la poésie, l’écriture et l’arithmétique, le dessin et la peinture, la broderie et la tapisserie ainsi que la pratique du luth, lui enseignant aussi les hauts faits historiques de ses ancêtres. Chrétiens accomplis, ils l’initièrent dans la religion de sa famille en lui inculquant une foi solide11. Son père lui demande, malgré son jeune âge, le nom du confesseur qu’elle souhait prendre, elle lui donne alors le seul nom qu’elle connaisse, le père Jean de La Fontaine. Le roi approuve son choix et lui envoie celui qui était le gardien du couvent d’Amboise, qui malgré l’éloignement confessait régulièrement la princesse. Elle développe un plaisir particulier pour la prière et passe de longs moments dans l'oratoire de la chapelle seigneuriale au point que François de Linières y fit construire une cheminée pour la mauvaise saison12. En 1471, Louis XI institue dans tout son royaume la récitation de l’Ave Maria pour la paix. Jeanne appréciait cette prière, elle qui avait une affection particulière pour la Vierge Marie, mère de Jésus Christ. Elle écrira plus tard dans les statuts de l’ordre qu’elle fondera, que c’est cette année-là qu’elle reçut une prédication de Marie : « Avant ta mort, tu fonderas une religion en mon honneur. Et ce faisant tu me feras un grand plaisir et tu me rendras service13. » Sur demande des Linères, Louis XI obtient en octobre 1471 du pape Sixte IV d’élever en collégiale l’église seigneuriale avec un chapitre composé d’un doyen et de six chanoines. Il fallut quand même attendre novembre 1473 pour constituer ce chapitre14.

Mariages

Jeanne de France, fondatrice de l'ordre de l'Annonciation.
Mais c'est en juillet 1473 que meurt le frère cadet de Jeanne, François. Louis XI n’ayant plus qu’un seul héritier, le dauphin, il se décide à confirmer sa politique d’alliance. Le 8 octobre 1473, il passe contrat de mariage à Jargeau pour sa fille cadette Jeanne, 9 ans, avec Louis d’Orléans, 11 ans, suivi le 3 novembre 1473, toujours à Jargeau pour son autre fille Anne, 12 ans, avec Pierre de Beaujeu, 35 ans, normalement destiné à épouser Marie, fille de Marie de Clèves. Les contrats sont assortis l’un comme l’autre d’une dot de 100 000 écus d’or15,16. Les historiens se partagent, certains affirmant qu’il fallait une forte dot pour compenser le physique ingrat de Jeanne, d’autres repoussent cette idée remarquant que les deux sœurs ont la même dot, à quoi les premiers soutiennent que la sœur aînée ne pouvait avoir moins que la sœur cadette.
Si le mariage d'Anne et Pierre eut lieu l’année suivante en 1474, dès les 12 ans d'Anne, il fallut attendre une dispense de Rome car Jeanne et Louis étaient cousins (leurs bisaïeuls Charles VI de France et Louis Ier d’Orléans étaient frères) et Louis XI, le père de Jeanne, était le parrain de Louis. Cette dispense fut accordée par le pape Sixte IV le 19 février 147617 et le mariage est célébré le 8 septembre 1476 au château de Montrichard. Étaient absents, Louis XI (déjà absent au mariage d'Anne) ainsi que Marie de Clèves, qui assistait le même jour au mariage de sa fille Marie avec Jean de Foix, vicomte de Narbonne18.
Dès le lendemain, Louis présente sa jeune épouse à la population de Blois puis ils se séparent, chacun retournant à ses occupations. Louis à sa vie de plaisirs et de débauche, Jeanne à sa vie de prières et de visites aux pauvres et aux malades. Louis XI doit rappeler à son gendre de visiter sa femme pour que celui-ci vienne en séjour à Lignières où Jeanne approfondit et renforce sa dévotion à Notre-Dame au contact des chanoines de la collégiale19. Cela dure ainsi sept ans jusqu’au décès de Louis XI le 30 août 1483.
Apprenant la mort de son père, Jeanne accourt à Amboise où elle est accueillie par sa mère et sa sœur. Un appartement lui est attribué, où son mari la rejoint rapidement. Louis espère alors disputer la tutelle du nouveau roi de France Charles VIII, alors âgé de 13 ans, à Anne et Pierre de Beaujeu. Mais les États généraux réunis à Tours le 15 janvier 1484 confirment la volonté du défunt roi en nommant Anne régente. Entretemps Charlotte est morte le 1er décembre 1483, dotant Jeanne de la somme de 200 marcs d’argent. Louis refusant de subvenir au besoin de sa femme, c’est Anne qui pour lui assurer un train digne de son rang, lui fait verser une rente de 10 000 livres20.
Gisant de la sainte Jeanne.

Reine de France

Après la mort de son frère le roi Charles VIII en 1498, son mari accède au trône de France sous le nom de Louis XII. Dès son avènement, le nouveau roi s'empresse de faire annuler son mariage avec Jeanne, prétextant que celui-ci n'avait jamais été consommé. En vérité il était question pour lui d'affermir sa légitimité au trône en épousant la veuve de son prédécesseur, Anne de Bretagne, ce qui était également un moyen d'annexer le riche duché de Bretagne. Après un procès d'un tribunal ecclésiastique ouvert à la cathédrale Saint-Gatien de Tours le 10 août 1498 et qui invoque un mariage contraint et consanguin, le défaut d'âge lors du mariage et qu'elle était inapte à « recevoir la semence virile », le mariage est finalement cassé le 17 décembre par la bulle papale21 d'Alexandre VI Borgia pour non consommation22. Leur union avait duré vingt-deux ans.
Le 8 janvier 1499, à Nantes, Louis XII épouse la reine Anne de Bretagne, veuve de Charles VIII, et ce, en application d'une clause du contrat de mariage entre Charles VIII et Anne de Bretagne. En effet, cette clause spécifiait que la reine Anne devrait se remarier avec le successeur de Charles VIII si ce dernier n'avait pas de descendance mâle. Jeanne reçut alors, en compensation, le titre de duchesse de Berry et elle fonda à Bourges l'ordre monastique de l'Annonciade.

Sainte Jeanne de France

La demande de canonisation est lancée en 1614. Jeanne est béatifiée le 18 juin 1742 par Benoît XIV. Le pape Pie XII la fait sainte par la bulle de canonisation Virum dolorum du 28 mai 1950, soit 445 ans après sa mort23.

Ascendance

Ascendance de Jeanne de France (1464-1505)

Bibliographie

Notes et références

  1. F. Bouchard (1999) p. 2.
  2. F. Bouchard (1999) p. 2-3.
  3. F. Bouchard (1999) p. 3-4.
  4. F. Bouchard (1999) p. 4.
  5. a et b F. Bouchard (1999) p. 6.
  6. F. Bouchard (1999) p. 3.
  7. R. de Mauldre de la Clavière (1883) p. 5.
  8. J. Bouchet (sd) t. 14, p. 430.
  9. F. Bouchard (1999) p. 15.
  10. F. Bouchard (1999) p. 16.
  11. F. Bouchard (1999) p. 18.
  12. F. Bouchard (1999) p. 19.
  13. F. Bouchard (1999) p. 20.
  14. F. Bouchard (1999) p. 21.
  15. F. Bouchard (1999) p. 26.
  16. A. Redier (1945) p. 144.
  17. F. Bouchard (1999) p. 28.
  18. F. Bouchard (1999) p. 30.
  19. F. Bouchard (1999) p. 35-36.
  20. F. Bouchard (1999) p. 38.
  21. La décision papale fut annoncée à Jeanne dans la collégiale Saint-Denis d'Amboise, devant la chapelle de la Vierge.
  22. Mauricette Vial-Andru, La princesse au grand cœur, sainte Jeanne de France, Éditions Pierre Téqui, 2004, p. 70-73.
  23. Jean-François Drèze, Raison d'État, raison de Dieu. Politique et mystique chez Jeanne de France, Éditions Beauchesne, 1991, p. 306.
Dernière modification de cette page le 28 décembre 2016, à 21:47.

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