dimanche 23 avril 2017



Val-Thorens . 2300 mètres, en Savoie, aux marches de la Vanoise, vendredi de Pâques – 21 Avril 2017

11 heures 27 + Je tiendrai le journal détaillé de ces mardi et jeudi après-midi auprès de notre chère Marie-Thérèse. Rien que penser à elle, à sa force de vivre et d’aimer me redonne de la force, celle d’aimer vivre. Je suis tellement à bout : physiquement, puisque le moindre mouvement m’essouffle, moralement car l’argent me ronge doublement, il est en train de tuer notre couple, et il nous empêche d’avoir avec notre fille quatre ou cinq années encore festives, variées, voyages, fêtes, etc… quant à mes tentatives, justes dans le fond, puisque l’ensemble de cette campagne et de ces candidatures présidentielles n’accroche pas les Français, elles ont fait long feu. Une recherche de parrainages par courriel n’est pas opérante. Un livre fabriqué par un éditeur qui ne fait pas de promotion n’est qu’un objet mort et inerte. Mes courriels du matin n’ont abouti ni à des aides en temps donné pour ma tentative présidentielle, ni à un soutien pour Ousmane, cela n’a marché qu’une fois vraiment, il y a dix-huit mois… Je pense faire encore un double appel à l’aide en début de semaine prochaine, puis couperai tout envoi à qui n’est pas en correspondance régulière avec moi. – Lit et toilette, et s’il me reste du temps, le journal de notre fille, que je ferai surtout cet après-midi. Demain, après le rendu des clés et le chargement de la voiture, je m’installerai dans un café avec une prise de courant pour lire Marie-Eline G. tant que mon adorable fille continuera de skier. – Messagerie : pas d’arrivée depuis hier en début d’après-midi, et plus d’émission depuis mes messages des alentours de neuf heures.
Me « supprimer », j’y pense de plus en plus souvent, ma foi et ma confiance en Dieu ne suffisent pas à m’en dissuader, la compassion divine comprendra mon épuisement. Ce qui m’en dissuade absolument, ce sont  ma chère fille et ma femme, mais cela me ramène à la torture de n’avoir pas l’argent pour le quotidien et pour le festif. Quant à mon capital décès, sa liquidation sera, quoiqu’il m’arrive d’ici mes 93 ans (date de péremption du contrat), certainement problématique pour mes aimées. EM, en quelques semaines avec sa Révolution, a encaissé davantage en droits d’auteur (cf. son entretien avec BOURDIN).

12 heures 56 + La grâce principale, décisive qui nous est donnée par Dieu, par l’Esprit-Saint, par le Christ, par le Père de toute miséricorde et de toute puissance, est certainement cette « activation » de la confiance en Lui, au moment favorable. J’étais à bout jusqu’il y a quelques quarts d’heure. J’ai perçu que toute l’histoire du peuple de Dieu – selon l’Ancien Testament – est un appel à la confiance. Sans doute mutuelle entre Dieu et Son peuple, mais surtout du peuple, de chaque homme envers Dieu. Cette affirmation constante, cette répétition résonnant explicitement dans tout l’Evangile, de la nécessité d’accomplir toutes les Ecritures, signifient bien que la confiance et l’attente placées en Dieu ont médité de Sa part leur accomplissement, que la Promesse doit être tenue, et elle l’est, et le sera pour toute la Création, pour chacun d’entre nous, sans sa spécificité, et pour moi dans ma hantise de ne pouvoir – faute de deux moyens principaux, que je sais tellement et davantage chaque jour – donner à mes aimées le bonheur, la fête, le repos, les outils qu’elles méritent chacune et dont je veux tant les gratifier. Dans le désespoir, ce sont elles qui me retiennent, sans qu’opère « psychologiquement » la foi que j’ai reçue et qui continue de me tenir. Le gouffre et la lumière. Puis, précisément, le retour, le commencement de la confiance, toute pratique, mais aveugle. Seconde réminiscence de l’Ecriture en effet, cette foi des suppliants autour du Christ, demandant le salut ou la restauration de la chair, du corps, des facultés, ne sachant comment cela s’opèrera, mais demandant, et rien que la demande, voire par compagnons interposés, est positivement acte de foi. J’en suis là, Dieu me donne d’en être là.
Prier…

13 heures 39 + Retour de notre trésor, il y a une grande demi-heure, série d’aventures avant l’épreuve : trois concurrents sans dossard ni nom sur la liste, réparation, mais la dernière à passer, découragée, laisser tomber, puis réflexion, les camarades et les moniteurs, tenter donc. Le verglas avait fondu, un peu de poudreuse, bonne course puisqu’elle a failli rattraper le précédent. Affichage des résultats à l’E.S.F. puis à 18 heures au « forum » une récapitulation de la semaine… Bonne humeur, télévision et micro-ondes. – Toujours pas de connexion.

14 heures 15 + Appel d’Adrien «aux petits soins » : questionnaire, réponses ouvertes que peut entendre Marguerite, sans qu’elle m’interroge ensuite. Lui : lecteur de mon livre, partie de nos échanges hors questionnaires je crois, et l’ensemble me fait du bien. Bilan de ce que je ressens à tous égards.

15 heures 58 + Chacun de son côté, elle à ski par la petite pente habituelle puis le tapis roulant, et moi à pied : l’E.S.F. Inscrite à Marguerite FESSARD, collée : 1’29 tandis que le premier à 56’’1 pour moi, mais elle, elle ne se donnait pas reçue. Sans doute n’est-elle pas tombé et n’a-t-elle pas abandonnée. Je lui rappelle que son oncle Claude n’a été reçu à l’internat qu’au troisième concours. Elle est de nouveau sur ses planches. Toujours pas de messagerie. Je me détache… 

18 heures à 18 heures 45, au Forum Joseph Fontanet, récapitulation des cours. Tranquille admiration, les films pour chaque stage et le développement de la pédagogie appliquée par chacun des moniteurs selon les âges et les cours. Chaleur, solidarité des élèves, ,

19 heures 41 + Quotidien … moment avec Jacques CHEMINADE, sympathiques et vrais. Refus d’entretien… depuis plus d’une semaine de Nicolas DUPONT-AIGNAN, voiture noire somptueuse, vitres teintées et garde-du-corps. Il y aurait eu un attentat aux Champs-Elysées hier tandis que se déroulait l’émission à 11 sur TF1. M 6 – confirmation  : revendiqué par l’Etat islamique, un policier de 37 ans, tué d’une balle dans la tête, seules les forces de l’ordre visées, trente secondes, deux autres policiers blessés, une touriste allemande blessée au talon. Intervention sinistre de FH en gris, plus gonflé que jamais. Ici, personne n’en a parlé… Un nommé Karim SHERFI, vivant à Chelles, pas du tout pratiquant, mosquée voisine. 2001, a tiré à Roissy, quinze ans. Enquête chez lui en Février 2017, régime de semi-liberté. Commentaire : les prisons sont une exception. Personnalité discrète et déterminée. Daech a revendiqué mais avec un autre nom Abou Youssef, belge, qui s’est présenté à Anvers ce matin. Xavier JUGE était au Bataclan, l’attentat et l’anniversaire, gay. Déclarations FF, MLP et EM (Marguerite me fait remarquer que les initiales du mouvement et du candidat sont les mêmes). Trois annulations de déplacement : EM, FF et MLP. – Pb sécurité des 67.000 bureaux de vote. – Intervention de CAZENEUVE : sur le nombre de policiers que veut créer FF alors qu’il en a supprimé autant ou plus étant Premier ministre.

22 heures 07 + Prier… tandis que Marguerite déguste Kohlanta, encore plus de paroles, de psychologies que de concours et d’exploits physiques. Les Actes des Apôtres, la répétition, rien ne se fait qui ne soit de la puissance du Christ. Ce Jésus est la pierre méprisée de vous, les bâtisseurs, mais devenue la pierre d’angle [1]  La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle : c’est là l’oeuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux. Pierre, rempli de l’Esprit Saint (jamais Luc n’attribue aux qualités personnelles de l’un de l’autre les événements, les affirmations ou les répliques, le don de tenir tête et de répliquer est autant de Dieu que les miracles même), Pierre n’a de cesse de tout attribuer à Jésus le Nazaréen, lui que vous avez crucifié mais que Dieu a ressuscité d’entre les morts… et de Lui donner une exclusivité absolue : en nul autre que Lui, il n’y a de salut, car, sous le ciel, aucun autre nom n’est donné aux hommes, qui puisse nous sauver. Pierre, chef mais d’une fratrie (ce que devrait demeurer l’Eglise…) : je m’en vais à la pêche… Nous aussi, nous allons avec toi. Chacune des scènes de ces quelques jours, à peine plus d’un mois (les quarante jours du Carême, comme les quarante jours de la Résurrection à l’Ascension) est extraordinairement scénique mais limpide. Jésus est autant mystérieux que proche : Il n’est jamais d’emblée reconnaissable et toujours Il est familier. Charpentier professionnel, Il n’a de tout son ministère public aucune parabole, aucune occurrence liées à son métier de père en fils… en revanche, la bergerie, la pêche sont récurrentes. C’est toujours au repas, à Sa manière de préparer, de donner qu’Il se donne à reconnaître : le don, le partage. Le partage entre nous vient de qu’Il nous donne. Et en présence physique de Lui, les disciples nous donnent la dialectique de toute vie spirituelle, de toute présence à Dieu. Au lever du jour, Jésus se tenait sur le rivage, mais les disciples ne savaient pas que c’était lui. … Ils savaient que c’était le Seigneur. Pourquoi ? il prend le pain et le leur donne ; et de même pour le poisson la multiplication des cinq pains et des deux poissons). A la suite d’un échange étonnant : les enfants, auriez-vous quelque chose à manger ? … Venez manger. Eux n’avaient rien pris, ils prennent. Jésus était demandeur, et pourtant, une fois descendus à terre, ils aperçoivent, disposé là un feu de braises avec du poisson posé dessus, et du pain. Surtout, Jésus Se fait reconnaître à Son comportement toujours le même (la pêche miraculeuse, le pain, le poisson, la fraction du pains à la suite de la bénédiction…) tout ce que Jésus, simplement, fait quand Il rencontre ses disciples après la Résurrection, Il l’a déjà fait avant Sa mort, mais solennellement. Jean, l’intuitif, le premier à croire, à identifier, ne se met jamais en valeur ni le premier. Il passe toujours la balle à Pierre. Et ce dernier le vit depuis le début de leur vie commune, et à la dernière Cène, c’est à Jean qu’il demande d’interroger le Seigneur, et c’est grâce à Jean qu’il approche au plus près le procès de leur Maître. Pierre aussi se répète : il se jette déjà l’eau quand Jésus vient à eux, marchant sur les eaux, il recommence dès qu’il s’agit du Christ… à l’eau mais vers le Christ.
Rien de ma chère femme ? Et ma messagerie muette puisque le « domino » ne fonctionne plus.




[1] - Actes des Apôtres IV 1 à 12 ; psaume CXVIII ; évangile selon saint Jean XXI 1 à 14

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