jeudi 27 avril 2017

celui qui reçoit son témoignage certifie par là que Dieu est vrai - textes du jour

Jeudi 27 Avril 2017

18 heures 38 + Je crois sortir de ma tristesse aux multiples causes en ayant identifié ce qui les résume. CLEMENCEAU : une idée me pousse comme un boulet. Je ne veux pas voir la perte de mon pays. Le 27 Avril 1969 commence sinon ma vie politique – je n’en ai finalement jamais eue au sens habituel du terme (profession élu, gouvernant, éditorialiste) – du moins ma réflexion sur le présent et l’avenir de notre pays. Cet anniversaire aujourd’hui est explicatif. Une application de nos institutions selon le legs du général de GAULLE (DG) et un développement des orientations, notamment européennes et sociale des onze ans de son « règne » nous auraient amené ailleurs qu’à cette tombée, pas prévisible à ce point, de la France dans un piège diabolique. L’argent contre le peuple. L’argent et son candidat parfaitement identifié, mais à l’histoire personnelle et politique encore mystérieuse puisqu’il est sans précédent dans notre histoire qu’un inconnu de pas de quarante ans, soit porté au pouvoir en quelques mois après une mise en selle et en scène de si peu de temps. Et le peuple qui ne trouve depuis dimanche soir que sa plus mauvaise représentation possible, mais sa représentation quand même. Constat, la perplexité de toutes celles et ceux que j’interroge depuis dimanche. Certitude, le vote blanc sans valeur légale, l’abstention sans quorum de participation au scrutin faute duquel celui-ci est invalidé et on recommence tout, n’empêcheront pas la victoire d’Emmanuel MACRON (EM). En revanche, le vote pour Marine LE PEN (MLP) est la seule manière, sinon de le vaincre, du moins de le combattre. Ce qui est « diabolique » c’est que le cours de tout ce qui a dégoûté les Français et détruit leur patrimoine industriel, rural et intellectuel, les dépossède et les réduit à un simple marché de consommateurs solvables, n’est pas du tout le déshonneur de beaucoup de leurs dirigeants politiques, mais bien l’absente de conduite d’une politique économique et sociale réellement soucieuse de notre pays. L’élection d’EM sera l’accentuation du cours de ces dix ans, avec la parure de l’intelligence, de la jeunesse le temps de cette campagne. La magie est totale car depuis vingt ans, le Front national est diabolisé, ce qui signifie avec la disqualification autant de la droite version UMP-RPR, etc… incarnée presqu’accidentellement par François FILLON (FF) que d’une gauche intéressante et radicale, celle menée depuis 2012 par le Jean-Luc MELENCHON (JLM – dont les voix si elles avaient été renforcées, en candidature unique de la gauche, par celles obtenues par Benoît HAMON BH l’auraient placé en tête du 1er tour…) qu’EM pour beaucoup n’a pas ou plus d’opposition légitime. Une élection sans alternative ? une démocratie sans opposition ? voilà où nous en serions ! Piège voulu et manigancé de longue date ? je ne le crois pas. Chance insolente après tant d’autres depuis à peine un an, d’EM ? je ne le crois pas non plus. La vérité est à mi-chemin. Depuis un an, cette candidature d’EM proche d’aboutir à l’Elysée a été voulue, organisée, financée. Elle est l’aboutissement d’une domestication du pays, avec comme moyen principal le dévoiement de nos élites politiques, économiques, médiatiques depuis des années : Mammon, et comme stratégie : détruire et le droit du travail et la vie syndicale. C’est pour moi, à mes 74 ans, un nouveau départ à zéro, comme  le fut à mes 26 ans, le départ de DG. Mon enquête puis mes prises de position, disposant assez vite d’une exceptionnelle tribune, ont déterminé ma vie et ma carrière professionnelle fut toujours seconde. J’espérais, à l’occasion de cette campagne présidentielle, acquérir de nouveau une position. Je m’y suis mal pris. Je crois ce soir avoir digéré cet échec, il ne restera de ma tentative que l’existence physique d’un livre inconnaissable par le grand public. Ce peut être un jour une référence. Pour l’immédiat, je repars à zéro. J’ai fait (rencontrant, écrivant, publiant quand cela me fut donné) ce que j’ai pu pendant près de cinquante ans. Je vais faire maintenant ce que je peux et pourrai.
Aujourd’hui, pas seulement cet anniversaire du départ de DG, mais celui de la mort du cher Denis M. – religieux et prêtres dans ma vie, une grosse rédaction que j’essaierai de faire avant l’étape ultime, même si dans l’état actuel je n’ai aucune possibilité d’édition ni de communication, pour cela et pour tant d’autres sujets. Prêtre séculier, né en 1931, recruté et ordonné (Avril 1956) dans ces époques où la ressource sacerdotale, dans le Morbihan notamment était surabondante. Ce soir, un an juste : sa mort stupidement accidentelle dans la maison de retraite diocésaine, à laquelle il finissait de consentir et où je le visitais régulièrement, après que nous l’ayons pendant une vingtaine d’années reçu chez nous, et qu’il eût communié notre fille pour ses premières fois. Témoignage apparemment sobre et sans trace, pourtant… J’étais donc à Saint-Joachim ce matin, pour la messe, le déjeuner, rencontrer le Père PONDARD, son parcours marqué par l’Occupation et la Libération, éclairé par la fidélité de sa famille…, puis le Père Joseph MARKER, pratiqué aux côtés de Denis M. l’Outre-Mer, l’aumônerie militaire, une force de vie encore démontrée ce matin par un joli de tour de chant à l’occasion de l’apéritif festif de chaque dernier jeudi du mois et sa mémoire de Marguerite…, avec des moments de hasard, le Père Raphaël LE PRIOL, sans lien avec Clovis, un physique et voix à la GABIN, sa critique du livre du Père Simon BARON (on ne parle pas ainsi de ses parents…) et le Père Pierre ALLAIN, inconnu jusqu’aujourd’hui et à l’affectivité débordante. Toujours le témoignage de cette communauté de vieillards, de semi-diminués mentaux et pourtant qui concélèbre…Chacun une bribe d’histoire, mais aussi un terroir précis, une relation au pays breton en culture ou en langue, mais aussi l’analyse de notre élection présidentielle, les réminiscences aussi des crises de l’Eglise, les prêtres-ouvriers, la « droitisation » de la nouvelle génération de prêtres et de fidèles. Du bon sens, de la tranquillité, de l’espérance forme achevée de la confiance. Je donnerai cela, un peu plus tard, en notes à ce journal, un peu plus tard. Commencée dans la tristesse, dans la sensation aussi de peser à mes aimées, cette journée se continue avec une lumière qui ne baisse pas encore. Je sais et ressens la compagnie de Dieu, du Fils de Dieu fait homme, les textes d’après la Résurrection me prennent, m’émeuvent, m’enchantent de proximité, de vérité depuis mon adolescence. Plus encore et ce soir, je sais et ressens la puissance de l’Esprit Saint. L’écouter bonnement, simplement, sans aucun projet : mourir ce soir ou dans vingt ans, à la disposition de Dieu en Le priant que ce soit pour le bonheur de deux de Ses filles qu’Il m’a confiées, ma chère femme et notre trésor de fille.
Prier ainsi et de nouveau selon les textes reçus ce matin à Saint-Joachim [1]. Malheur sur malheur pour le juste, mais le Seigneur chaque fois le délivre. … Le Seigneur affronte les méchants pour effacer de la terre leur mémoire. Le Seigneur entend ceux qui l’appellent : de toutes leurs angoisses, Il les délivre. L’évangile pour aujourd’hui donne le témoignage de Jean Baptiste, dont originellement saint Jean – le disciple que Jésus aimait – était avait été proche… C’est la situation déjà que dénoncé Josué à Moïse et que plus tard les Apôtres diront à Jésus : il y a des concurrents, des recéleurs qui, illégitimement, font comme toi. Le Précurseur parle alors comme le Christ, mais à propos de Celui-ci. C’est la confession trinitaire. Le Père aime le Fils et il a tout remis dans sa main. Celui qui croit au Fils a la vie éternelle. C’est aussi la force du témoignage-même : celui qui vient du ciel est au-dessus de tous, il témoigne de ce qu’il a vu et entendu, et personne ne reçoit son témoignage. Mais celui qui reçoit son témoignage certifie par là que Dieu est vrai. Les Apôtres, harcelés depuis la Pentecôte et parce que leur prédication est d’une contagion exceptionnelle. Nous sommes les témoins de tout cela, avec l’Esprit Saint que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent.  
Addendum d’hier pour cette réflexion d’aujourd’hui : les séquences à Amiens chez Whirlpool. Clarté biblique… la réplique d’EM : la délocalisation, impossible à empêcher, liberté d’entreprendre, la transgresser réduirait à rien la propension de l’investissement étranger à venir chez nous. Tant de sophismes en une seule affirmation. La liberté d’entreprendre est à distinguer de celle de détruire en se séparant arbitrairement des compagnons de route et des éléments d’une entreprise profitable. Jean-Pierre RAFFARIN, de retour de Chine, il y a peut-être dix ans maintenant, soutenait qu’il nous fallait aligner le droit du travail sur le minimum chinois pour attirer chez nous les capitaux de l’immense pays. Il faut absolument réfléchir sur les circonstances de chacun des démantèlements de notre industrie depuis l’été de 1985 (Thomson et son imagerie médicale). Un des traits fréquents, tenant à cette mendicité de l’investissement étranger, dès les années 1970 (Ford arbitrant l’élection partielle : Bordeaux ou la Lorraine, entre Jacques CHABAN-DELMAS, Premier ministre en exercice, et Jean-Jacques SERVAN-SCHREIBER abandonnant l’Express pour entrer en politique), est qu’une capacité française historique est rachetée à une époque, puis abandonnée à une autre : ainsi le site d’Amiens centenaire. L’électro-ménager, et auparavant Continental. Il nous faudrait une veille permanente. Cela avait été tenté à partir de 1995, l’intelligence économique. Paradoxalement, ASSELINEAU, chargé de cela rue de Bercy, soit dans la plus forte position d’un réseau interministériel dirigée par Matignon depuis le S.G.D.N. aux Invalides, n’a pas du tout centré sa campagne sur sa propre expérience, à moins que le poste il ne l’ait pas vraiment occupé. Il faillit m’être proposé en 2006-2007, et je l’eusse accepté, cela me faisait sortir de ma retraite forcée, et me donnait une expérience à laquelle j’étais très préparé par presque toute ma carrière professionnelle. Une veille et une mémoire : le démantèlement d’Alstom en deux ans, et sa disparition du vouloir français… et ainsi de suite. Les comportements d’impuissance gouvernementale et de trahison des dirigeants concernés, fonctionnaires « défroqués ».
Commentaire sur la confrontation d’hier après-midi entre EM et MLP. Le FN occupe les positions du PC, mais celles-ci sociologiquement n’existent plus : il n’y a plus dz classe ouvrière ni d’ouvriers puisqu’il n’y a plus d’industrie. Donc, le fond de commerce n’est plus qu’apparent. On nous dira bientôt qu’il n’y a plus de peuple. Confrontation évidemment atterrante puisque MLP n’est qu’actrice, sans texte ni expérience, faute sans doute d’approfondissement personnel de ce que seraient les dossiers à traiter et les décisions à prendre si elle est élue. Et EM se révèle très peu présente et attractif dans ce genre de débat. En sus, ce qui n’est pas très remarqué, il a le souffle court, le poumon sans profondeur ni puissance. On se lassera vite de lui, même la Bourse enthousiaste lundi matin. De même, on ceinturera aisément MLP au Parlement et dans la rue, dès que seront en cause nos libertés fondamentales. Mais ce qui me fait choisir, c’est que MLP ne peut être qu’éphémère et que son élection fera se ressaisir la France intelligente et civique. Tandis que celle d’EM endormira et bénéficierait du soutien de puissances considérables (que je n'aime pas). Pour la première fois, depuis le début de la République en 1870-1871, il est probable que – comme pendant les trois premiers quarts de notre XIXème siècle – c’est la rue qui va avoir le dernier mot, et pas à long terme. Mais tout cela aurait pu être évité : de l'inconnu, de la souffrance, du temps perdu et toujours pas d'Europe puisque pas de cohérence française
Prier pour son pays… l’Ancien Testament n’est qu’une longue prière, le plus souvent très confiante, d’un peuple pour lui-même, prenant Dieu à témoin d’une existence qu’il Lui doit.– Ce matin, rencontre, moi au chocolat que m’offre l’hôpital après une prise de sang, et lui sans consommation apparente. Songeur. Je suis toujours songeur, seul. Mais vous avez femme et enfants ? Oui. Il a les yeux de René ANDRIEU. Il est cheminot, il se prénomme Jean-Jacques. Comme… il était aiguilleur, non : pas communiste, centre gauche. DG… son retour en 1958, pas bien beau, ni la suite. Je retiens son épaisseur, sa vérité et qu’il ne sait pas quoi faire ni être le 7 Mai. Il conclut qu’il y a à faire localement, les associations, l’entreprise locale, la démocratie locale. Donc pas ou plus de politique. Je ne le désapprouve. Je lui donne mon adresse internet, sans – comme toujours – lui demander la sienne : le laisser libre. Ainsi, n’ai-je jamais été rappelé, alors que j’eusse tant aimé, jeune femme communicante, artiste ayant quelque chose à dire, etc… et lui. Quittant notre hôpital pour Saint-Joachim, je le double, il me dit : je marche. Je dis son prénom et mon salut.

21 heures 30 + BFM/TV, MLP longue, lisant, commune, banale, sans proposition. Analyse qui a sa vérité, vg. sur l’Europe et dite à l’Outre-Mer (précisément si soutenu par Bruxelles), elle réclame la démocratie, et elle est incapable d’appeler à l’élection directe du président de l’Union. Demain, j’écris à chacun des deux. Quelle punition pour notre pays que de n’avoir à choisir qu’entre EM et MLP.. Nous avons manqué à nous-mêmes depuis des années.

22 heures 53 + Commentaires divers, analyses du Monde, attitude de Martine AUBRY qui avait, la première, appelé à voter Jacques CHIRAC (JC) en 2002. Evidence que si le PS en tant que tel appelle à voter EM, il sort de l’Histoire. Constatation aussi après l’euphorie de dimanche soir autour d’EM, que le candidat n’est pas bien bon, et gaffe, pas seulement Whirlpool, mais c’est moi qui donne le tempo. Trouble général pour un report des voix. En ce sens, EM – surhabile et chanceux de la fondation de son mouvement il y a un an au soir du premier tour – est en train de manquer la suite, que finalement il soit élu ou pas. Il sera plombé par les abstentions, les nuls (étant en fait des blancs). Même élu,il sera minoritaire. Enfin, contexte guère commenté : les marchés dont nous ne sommes pas encore émancipés.



[1] - Actes des Apôtres V 27 à 33 ; psaume XXXIV ; évangile selon saint Jean III 31 à 36

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