mercredi 12 avril 2017

chaque matin, Il éveille, Il éveille mon oreille pour qu’en disciple, j’écoute - textes du jour


Mercredi Saint . 12 Avril 2017

06 heures 31 + Mot du début à mon aimée, mot à J. , j’en suis inquiet… Hier, Ousmane et une situation sans issue. Et le « changement d’orientation » d’E.. – Je me remets à « mon » code, c’est vraiment la récitation du cours, ni plus ni moins. Puissè-je être reçu ! Bien dormi, quoique éveillé vers deux heures moins le quart. Mes aimées dorment, il fait nuit noire. Textes du jour pour m’accompagner. Souffrance du Christ : l’insulte m’a broyé le cœur, le mal est incurable ; j’espérais un secours, mais en vain, des consolateurs, je n’en ai pas trouvé. Mouvement pourtant du psalmiste [1] : vie et joie, à vous qui cherchez Dieu ! Car le Seigneur écoute les humbles, il n’oublie pas les siens emprisonnés. Et celui d’Isaïe : Il est proche, Celui qui me justifie… Voilà le Seigneur mon Dieu, il prend ma défense ; qui donc me condamnera ? Prière, et… au travail.

06 heures 42 + Et voici le chant des oiseaux, et le noir absolu vire à un gris qu’on ne peut décrire, c’est avant les couleurs et avant la lumière. Marguerite et son pliage du Prions en Eglise, devenant illisible, parce que les pages restantes, sont bloquées par les précédentes boursouflées : elle me dit que cela l’occupe pendant la messe. Du moins, je pense à elle rien qu’en victime de son travail… Comme se lève vite le jour, quand il commence ! Andy a préféré dormir le long de la petite commode, inconfortable, à l’entrée de la porte de vacher, plutôt que dans sa petite couchette à nos pied, avec nous…

09 heures 06 + Dernier parcours du livret et je pars. Etre reçu sera une grâce.

18 heures 08 + Déjeuner au soleil, nos retours à Edith et à moi concomitants. Trois épisodes d’Hercule Poirot à la suite. Détente, tellement je l’étais hier soir. Bon espoir ce matin, public différent de vendredi, quatre filles, trois garçons, un quidam, et un candidat pour poids lourd, origine africaine, carte d’identité de chez nous, agréable et vrai au possible. Notre avenir était là ce matin. L’agent de La Poste, longtemps en tournée, épaule endommagée, désormais préposé aux examens et aussi aux installations et dépannages TNT. Dialogue en sortant, la confusion de cette campagne qui tient aux candidats, coupés de la réalité, les dénis de FF, le passé, il évoque spontanément DG et GP. Il a une mauvaise idée de BH, bureaucrate, JLM évidemment orateur. Ces quinze jours d’expérience me font réfléchir sur la pérennisation et même l’extension du service public par de nouvelles missions, sur l’explication des évolutions non par des chefs, ou des ministres, ou des dirigeants d’entreprise mais par les agents, les salariés, les travailleurs. Et aussi sur la pédagogie d’une repasse du code de la route, qui sans sanction devrait être l’obligation d’une demi-journée pour tout conducteur, tous les cinq ans. – BOURDIN, manifestement séduit et heureux, dialoguant avec Nathalie ARTHAUD : plus que convaincante, des positions et pas de programme, une campagne pour mobiliser, Lutte Ouvrière et toujours la candidature féminine, même bureau qu’Arlette LAGUILLER, agrégée de gestion et économie pour l’enseignement secondaire, fraicheur et vérité. Mon vote de premier tour était AL depuis 1981… tout simplement, toutes deux, pour leur représentativité et la santé de notre société.
Telle quelle l’ensemble de la campagne ne traite pas ce que je souhaite principalement : l’Europe en démocratie directe au niveau présidentiel, les dettes souveraines ôtées aux marchés et à la spéculation, la planification, le service militaire et de développement universel, obligatoire, garçons et filles (deux années « scolaires). Sondages : légère remontée de BH à 10%, FF à 17%, JLM à 19, et EM à égalité avec MLP à 23%. Quel que soit son adversaire au second tour, MLP est battue. EM est donc « au jour d ‘aujourd’hui », élu. Je le « regarde » et l’examine en trinité familiale ce soir à BFM/TV (19 heures) : interrogé à Pau avec donc son rallié François BAYROU, élu des lieux.  – Evidemment, le bonheur grave, ce « succès » à cet examen, très codé, sans jeu de mots : la prière et la disponibilité l’ont obtenu, ma responsabilité envers les miennes et envers Notre Seigneur, encore plus engagée. Le bonheur d'un moment est le fragment d'éternité de notre prière.
Récit autre que celui de Jean, celui de Matthieu : la trahison de Judas, beaucoup plus factuellement dit, sans dimension spirituelle, terriblement pécheresse. « Que voulez-vous me donner si je vous le livre ? ». Je prends cette question de l’un des Douze, ayant tout vécu et tout vu du ministère public de Jésus, pour moi : je livre mon Seigneur et mon Dieu, quand je pèche, quand j’oublie, quand je suis distrait, quand je n’aime pas, quand je suis infidèle. Que me donne-t-on ? que me donne « le monde », au sens johannique ? me posséder, m’éloigner de Dieu, de moi-même et des autres, le Mal victorieux. Me donnant apparemment la liberté de trahir et d’oublier… Ils lui remirent trente pièces d’argent. Et depuis, Judas cherchait une occasion favorable pour le livrer. L’identification du traître restait confidentielle dans la version johannique, au plus Jean passa-t-il à Pierre qui lui avait demandé de questionner le Maître, la réponse de Celui-ci. C’était Jésus qui nouait par Son ordre : fais-le vite ! tandis que selon Matthieu, le dialogue est public, dans une ambiance, où profondément attristés, ils se mirent à lui demander chacun à son tour… Maître, serait-ce moi ? – C’est toi-même qui l’as dit ! Les gestes ne sont pas les mêmes : Jésus donne une bouchée à Judas après l’avoir trempée dans le plat. C’est saint Jean. Celui qui s’est servi au plat en même temps que moi, celui-là va me livrer. D’une certaine manière, Judas se désigne, se proclame lui-même. Porter les faits, les deux récits en moi, ce soir et demain jusqu’à l’Office décisif de demain soir. Prier, comprendre, recevoir, porter. Comprendre la vie, elle est agie par Dieu, mais elle  n’a sa grandeur, sa dialectique, sa beauté que parce que nous Le lui demandons. Jamais, la vie ne nous est, ne nous sera, ne nous a été imposée ni factuellement, ni biologiquement, les circonstances non plus ne s’imposent à nous que si nous ne les prions, n’en faisons pas notre occasion de nous en remettre à Dieu, Sauveur, Rédempteur, compagnon aussi de notre humanité qu’Il a vécue exactement comme nous. Et si la vie, notre vie, l’existence humaine, le développement et la perpétuation du vivant sont ainsi, la mort sera de même : elle nous fait aboutir, et encore, et surtout, par grâce. Chaque matin, Il éveille, Il éveille mon oreille pour qu’en disciple, j’écoute.


[1] - Isaïe L 4 à 9 ; psaume LXIX ; évangile selon saint Matthieu XXVI 14 à 25

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