samedi 9 septembre 2017

présentation provisoire - textes priés ces trois jours-ci

Paris et retour, train et autocar, dialogues en politique, en mémoire, en contrôles médicaux de routine : trois jours de mercredi 6 au soir à hier soir, denses et si chargés - pas tant d'événements que d'échanges, de rencontres et d'idées, puis encore aujourd'hui télévision maintenant et fatigué en milieu de journée - je remets à un peu plus tard, la mise au net de mon journal, dans ce qui peut en être communiqué, mais vous donne la prière de chacun de ces jours. En voeux chaleureux de paisible et fécond partage.



Jeudi 7 Septembre 2017  ... ouest-parisien chez E.


Lecture la veille et reprise au lit : les textes du jour [1].Théologie et définition pauliniennes de la relation à Dieu, en mode connaissance. A Dieu de vous combler de la peine connaissance de sa volonté, en toute sagesse et intelligence spirituelle… vous progresserez dans la vraie connaissance de Dieu. Effets et perspectives : dans la joie, vous rendrez grâce à Dieu le Père… Il nous a placés dans le Royaume de son Fils bien-aimé : en Lui, nous avons la rédemption, le pardon des péchés. Leçon de l’évangile : notre conscience de pécheur, d’être pécheur, quand Dieu se manifeste à l’évidence : à cette vue, Simon-Pierre tomba aux genoux de Jésus, en disant : « Eloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur ». En effet, un grand effroi l’avait saisi, lui et tous ceux qui étaient avec lui, devant la quantité de poissons qu’ils avaient péchés. C’est notre état de pécheur qui fait la distance avec Dieu, la manifestation de Celui-ci selon notre expérience, notre condition nous le fait vivre et comprendre. Ce mouvement opéré s’assortit aussitôt de bien davantage qu’une rémission : la mission. Désormais ce sont des hommes que tu prendras. Indications : circonstance de la vocation de Pierre, Jacques et Jean : recrutés dans leur profession et gagne-pain. Les trois, dont deux disciples du Baptiste : les cadets, sont associés. Les quatre premiers, André, frère de Pierre et certainement lié à Philippe pour aller lui annoncer la décisive Nouvelle, vont donc former un noyau d’amitié et d’habitude préexistant à leur appel (vérifier chez les synoptiques ou chez Jean, s’il en va de même dans les autres versions de l’Evangile). La vue, le concret : le tableau circonstancié. Il vit deux barques qui se trouvaient au bord du lac ; les pêcheurs en étaient descendus et lavaient leurs filets. Réfélchi et revenu tranquillement dans l’autobus, comme hier dans le métro. La parole, sur ta parole, selon ta parole. Ce n’est pas une parole récit ou discours, c’est le socle. Et c’est la parole de Dieu qui fait la disponibilité de l’homme, sa force et sa fécondité, Marie et Pierre. Sur ta parole, je vais jeter les filets… Qu’il me soit fait selon ta parole. Enfin, thème, recommandation si fréquente, dans les évangiles, appel à la réalité humaine à laquelle Dieu donne totalité, dialectique et aboutissement. Sois sans crainte… ne craignez rien. Dans la détresse d’une nuit incertaine coupée de trois réveils et surtout dans le constat, faisant fin de vie, tant je suis fatigué, encore en début de journée : forces et longévité limitées, les témoignages que je veux « rendre » et donc écrire, les transmissions à mettre au point, je n’en suis plus capable. D’ailleurs, en vingt ans de jachère (mais aussi de recherche d’un rée-emploi et de tant de procès en défense générés par l’interruption si prématurée de ma carrière et donc la diminution inopinée de mes ressources… de recherche aussi d’une tribune comme antan… recherches vaines mais occupantes), je n’ai rien « fait ». Que l’essentiel dans un tout autre registre : sans doute le vrai : notre enfant, notre mariage. – Au seuil de la gare à Vannes, hier de grand matin, quatre hommes apparaissant démunis discutent et l’un dont le dénuement semble connu des autres, balbutie ou plaide. J’ai quand même fait quatre gamins..
 
Vendredi 8 Septembre 2017 
. . . en gare de Saint-Brieuc, attendant le car de 13 heures 36 pour Vannes…

09 heures 37 + Prier… mémoire mariale quoique cette fête de la Nativité de la Vierge ne donne pas même les prénoms de ses parents, Anne et Joachim, qui ne nous sont venus que de la « tradition ». Ce sont la généalogie du Christ et les circonstances de la paternité adoptive de Joseph, tant la conception de l’Enfant dépassait l’entendement…  [2]. Il fait froid, j’ai peu dormi et je vais « fatiguer ». Généalogie du Christ, elle ouvre sèchement l’évangile selon saint Matthieu : Jésus, Christ, fils de David, fils d’Abraham. Certainement des vides chronologiques qui ont été évités, les quatre siècles en Egypte, par exemple. Jésus, dans la postérité d’Abraham, Isaac et Jacob, ne descend pas de l’illustre Joseph mais de Juda, celui qui avait plaidé pour qu’au moins on ne tue pas le préféré de leur père… De David, Jésus descend par l’adultère du roi poète et assassin… C’est un autre Jacob qui est le grand-père de Jésus par adoption de Joseph, par reconnaissance de l’Enfant qu’attend la jeune fiancée. Mentions décisives faisant que les Ecritures s’accompliront, par Joseph à qui Il doit Son patronyme, Jésus est bien fils de David  Délicatesse de Joseph qui appelle une « annonciation » particulière, dans des termes confirmant celle faite à Marie. L’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’Enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : le- Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. » Le commentaire de l’évangéliste ne porte pas du tout sur cette descendance de David, le patronyme donc, mais sur le prénom du Christ. Tout cela est arrivé pour que soit accomplie la parole du Seigneur prononcée par le prophète : voici que la Vierge concevra et elle enfantera un fils : on lui donnera le nom d’Emmanuel, qui se traduit, « Dieu-avec-nous ». Quel que soit son prénom d’homme, le Fils de Dieu est relationnel dès Sa conception.
Midi + Il m’est demandé : physionomie sans caractère, mais humble, attachante, simple, un euro soixante dix pour prendre au distributeur un ticket de bus pour… je n’ai pas retenu ; Quéré ? Saint-Quéré ? Chance, j’ai de la monnaie pour trois euros. Il se prénomme Philippe, en invalidité, sans précision, une fille de vingt ans, qui part comme fille au pair en Australie, le mois prochain : lui Philippe, elle Marie. Je dis en une phrase la fête chrétienne d’aujourd’hui. Compagne, femme ? un cancer, décédée il y a cinq ans, commence seulement à s’en remettre. Succession d’Africains depuis que je suis à la table pour six, sièges de bar et prises de courant individuelles : l’actuel, en diagonale me regarde et approuve. Lui, se prénomme : André. Il semble s’excuser ou regretter que ce soit si français. J’évoque Tchad et Cameroun, selon Arsène et Thérèse, les prénoms de l’autre siècle, démodés dans l’hexagone, mais vivants là-bas dès la première génération « sous » administration française. Il me répond : Bernadette… mais pas Brigitte. Je lui dis aussi la Mauritanie à mes vingt ans, donc l’Afrique, l’Islam, le panarabisme, la « négritude ». Je n’insiste pas et le rend à son silence d’absorption. -  Six africains à « ma » table, sièges de bar, prise de courant électrique à chaque place… Tous : réfléchis et de la physionomie. Peut-être une douzaine se sont succédés, là.


Reniac, samedi 9 Septembre 2017
15 heures + Parcouru le discours d’Athènes, réaction couriellée à Phe [3]. Je vais siester.

21 heures 49 + Sieste  jusqu’à 17 heures, rejoint quelques minutes par Edith, puis ensemble à Norauto. L'Alhambra voiture ne peut plus rouler par elle-même, faute de batterie. Nous règlerons tout cela semaine prochaine. Devis des réparations (plis de deux mille euros) comme outil pour la mise sur le bon coin.

Dîner tous les trois, je me sens si fatigué, épuisé que je projette de me coucher aussitôt après, mais après avoir prié. Prier n’est ni une lecture ni mon journal. – Je veux collationner les notices sur ceux de mes amis que j’ai visités ces deux jours franciliens-parisiens et qui m’ont fait du bien, et m’arrête à Patrick S. je n’avais pas retenu ans candidature à l’Académie française que m’avait pourtant signalée Edith. J’entends de ma table une voix à la télévision. C’est Pierre BERGE, émission, animée par EL KABBACHE sur la chaine Sénat public : PB donc, mais aussi un poète syrien passionnant et sobre, certain et respectueux, pseudonyme ADONIS. L’heure ainsi à tourné. Richesse de ces dialogues et aphorismes. Thème récurrent : l’incroyance. Thème-prétexte : la bibliothèque précieuse de PB qu’il lâche et qu’ a inventoriée un conservateur : Pierre LEROY, plus de 1600 livres, dont un texte de 1558, un édition princeps de MONTAIGNE, une dédicace de FLAUBERT à Victor HUGO, de CELINE à GIDE. En première dilection, MICHAUD. N’apprécier ni CAMUS ni MALRAUX que le XXème siècle a placé en serre-livres, et nous encore. RIMBAUD, l’Islam, une éditrice de dilection (Diane de SELLIERS). Je me reconnais tellement dans ces échanges et dialectique, en creux ou en positif, qu’il me semble que l’on parle, que je parle de moi, que je suis totalement compris. Je perçois alors que ma chère femme n’a aucune idée de ma propre bibliothèque d’histoire ni de quelques-uns de mes livres précieux…le FIEVEE annoté par STENDHAL, l’almanach royal, exemplaire personnel de VERGENNES à ses armes, édition, et surtout ma recherche de ces crises de légitimité qui ont fait la France, depuis mes dix-sept ans. Je réalise – comme un fait la magnifiant ainsi – qu’elle ne comprend dans aucune des dimensions que je crois, qu’à tort peut-être je crois essentielles : écrire, la quête intellectuelle de ce qui nous constitue en légitimité, en cohérence d’adhésion…polémique et écriture, vue de ce qui nous fonde et peut fonder à nouveau. Mais cette non-perception n’est pas gênante du tout, je ne m’en suis aperçu que soudainement ce soir, ni péjorative d’elle à moi, ni de ce que je constate de ce qu’elle sait de moi. Rien n’est diminué de notre lien de communion et d’intuition. Peut-être même en est-ce augmenté puisqu’elle est capable de m’aimer, qu’elle m’aime telle que je suis, telle qu’elle me voit, tel qu’amputé ou… simplifié… u vrai, nu parce qu’en rien ce que je veux être ou crois être : seulement ce qu’elle voit de moi. Et je n’ai pas la moindre intuition de ce qu’elle peut aimer en moi, je crois qu’elle ne détache rien, préfère rien. Elle m’aime, c’est tout. Et tout : ce n’est pas diminutif ni discriminant. Nous ne nous aimons pas mutuellement de la même manière. Je l’aime et admire en détail, et chaque jour j’en découvre de nouveaux. Elle, elle m’aime et malgré tout ce qui lui déplaît en moi ou qu’elle trouve en moi indigne de moi…

Suit une émission de recherche sur le Christ avec une ouverture sidérante d’inexactitude : pas de témoin historique (sans que la définition de ce que c’est, soit donnée) de la mise au tombeau ni de la Résurrection, que des hommes de foi, croyant ce qu’ils veulent. Or, la réalité – historique, oui – est l’exact contraire, ils sont devenus croyants par ce qu’ils ont vu, par Qui ils ont vu. Les témoins oculaires de la mise au tombeau sont nommés, connus, situés. Si le phénomène résurrection n’a été vu de personne, parce qu’il est évidemment hors de toutes nos dimensions, le fait de la Résurrection est attesté, certain puisque le Ressuscité a été vu par des centaines de personnes, et identifié.

Je remets à demain la diffusion de ce journal de trois jours, tant de richesses et de rencontres de personne à personne, ou d’idées et de pistes me venant et se donnant à moi. Mais ce soir, avant le lit et le repos, alors que s’est dissoute ma fatigue : elle est désormais de plus en plus inopinée  et intense, décourageante et morbide, il me faut prier, comme chaque jour : prier en recevant ce que je lis. En rien par obligation ou par habitude, mais par goût, envie, chaque jour depuis des décennies : une envie et un besoin actuels. – Marguerite non loin à son ordinateur, regarde du Harry Potter.

Jésus et le rite. Pourquoi faites-vous ce qui n’est pas permis le jour du sabbat ? … deux arguments : l’Ecriture (n’avez-vous pas lu ce que fit David un jour qu’il eut faim ?) et Lui-même : le Fils de l’homme est maître du Sabbat. C’est une des dialectiques coutumières du Christ  [4]. C’est on ne peut plus concret et incarné. Paul fait redondance. Dieu vous a réconciliés avec lui, dans le corps du Christ, son corps de chair, par sa mort, afin de vous introduire en sa présence, saints, immaculés, irréprochables.


[1] - Paul aux Colossiens I 9 à 14 ; psaume XCVIII ; évangile selon saint Luc V 1 à 11
 [2] - Paul aux Romains VIII 28 à 30 ; psaume XIII ; évangile selon saint Matthieu I 1 à 23 passim 16

 [3] - Cher Philippe, j'attends toujours le décisif : la proposition de la France aux peuples plus encore qu'aux homologues de son président du moment, que désormais le président de l'Union européenne soit élu au suffrage direct des citoyens européens. Ce qui tranchera le dilemme entre le referendum, présenté maintenant comme l'arme des populistes et qu'ont déjà craint Nicolas Sarkozy et François Hollande, et l'intergouvernemental ("nous qui dirigeons") qui a mené à la désaffection bien antérieure au F.N. ou au projet de Constitution VGE.
La souveraineté financière passe par le moratoire des dettes souveraines, convenu secrètement par les grands Etats débiteurs : Amérique comprise plus qu'évidemment). Il n'y a pas de crise des dettes souveraines, il y a l'abdication des Etats devant les marchés et leur spéculation sur la solvabilité des Etats, c'est-à-dire sur la capacité de chacun à pressurer les contribuable et à abandonner solidarité sociale et sécurité pour tous.
La souveraineté militaire dépend de l'invention d'une affectation des deux forces nucléaires britannique et française, à la décision du président à venir de l'Union européenne. Et de l'instauration d'une véritable ressource mentale et humaine,  propre à chaque Etat et mise en commun par analogie entre chacun des Etats-membres : le service national universel, garçons et filles à deux composantes successives, le militaire, le développement.
Patrimoine : oui. Mais pas seulement le culturel ou les monuments de quelque ordre qu'ils soient, mais l'industriel. En dix ans, la France s'est vidée de ses entreprises d'invention et de service public. D'urgence au moins un inventaire de ce qu'il nous reste, et aussi un fichier des investissements étrangers, très notamment la Chine (populaire), en fait prise de possession de nos "bijoux de famille".
Pensées et voeux chaleureux.
 [4] -  Paul aux Colossiens I 21 à 23 ; psaume LIV ; évangile selon saint Luc VI 1 à 15

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