dimanche 1 octobre 2017

si l'on s'encourage avec amour, si l'on a de la tendresse et de la compassion - textes du jour




hier samedi 30 Septembre, Pointe de Bill


A la suite des remises de prix concluant les régates... Assis au côté de notre fille, qui lit, absorbée et heureuse de l’être, je me laisse prendre. Noté sur mon carnet. – Le ciel devenu gris, déteignant les nuages. Le vent n’a pas augmenté, mais il est devenu froid. – J’ai le devoir d’aimer vivre. Uniquement le devoir de regarder ce que je vois. Question : qui regarde. Toi paysage ou moi qui regarde ? Tu me fais regarder, oublieux de moi-même, sans sensation que le vent à ma gorge. De toute ma vie jusqu’à ce présent, à ce silence, à ce regard, j’ai payé d’être moi, sans définition ni fonction. Oui, j’ai regardé.


dimanche 1er Octobre  2017

Choisi d’aller à la « messe d’installation » de notre ancien recteur : Michel LE PIVAIN, quatorze ans de ministère chez nous, pas d’échanges intimes, pas de repas chez nous malgré mon  envie, et pourtant Marguerite a pleuré à l’annonce de son départ et c’est Edith qui a souhaité que nous allions aujourd’hui à Port-Louis… convaincue du spirituel chez cet homme rude et sobre, sans aucun signe d’affectivité envers nous. Elle a l’idée de revenir dans cette ville qui lui plaît infiniment, les maisons, les pavés, la cohérence, l’Histoire, la mer, la taille humaine. Michel LE PIVAIN :  célébration de la messe particulièrement digne et fervente, mais sans jamais d’ostentation ni d’artifice, sacrement de pénitence administré avec une sobriété telle qu’il en ressort l’essentiel, la présence de Dieu en conscience et en paix. C’est un peu ce que je dis à une de ses nouvelles paroissiennes, quand nous marchons vers l’église baroque, très dépouillée de l’extérieur, bruine, énormément d’ambiance, la mer comme autour d’une petite île. Parvis, pour la remise des clés de l’église par la commune au desservant : la municipalité représentée par le maire, Daniel MARTIN. Echanges avec celui-ci : EM ? plus à l’aise dans le mondial et l’européen que… le milliard et demi pour le logement social va manquer. La ville est petite, 2.750 habitants mais unie, le bassin d’emploi de Lorent se tarif, plus de production, que des services. Passage de la sénatrice, ancienne maire, LR. Lui, divers gauche, le physique de SAPIN avant que celui-ci n’enfle tant de visage. L’église est très nue, sans acoustique, sommes-nous prévenus, vitraux modernes pas laids, mais sans plus. Cela change de notre vieille église, inspirant par une façon d’épaisseur et de dimensions humaines, la prière et la suite des générations. Le maire débite, lisant, l’historique de l’église, malheureusement sans sonorisation. Attention composée de notre ancien, restant en aube. Présence du vicaire général mais qui ne marque pas (la catastrophe avec le précédent : allure, études romaines, et avenir…), deux diacres. Cérémonial de l’installation ou prise de possession de nouvelle mission, que j’ignorais et qu’à part le moment laïque (loi de Décembre 1905), nous n’avions pas vécu à Surzur, il y a quinze jours pour l’arrivée du Père Gwenaël AIRAULT : présentation par le vicaire général, biographie et diplômes, présentation de la paroisse, de ses structures et organisations par deux laïcs, mais surtout, seul devant l’autel, tabernacle ouvert, profession de foi (le Crédo en français) et profession d’obéissance à l’Eglise, très détaillée. C’est beau, prenant et sacramentel.


Je me suis pris à rêver ? d’un cérémonial de ce genre pour nos prises de fonctions présidentielles. Le rite-même est beaucoup trop court et sec : la remise des insignes de la Légion d’honneur, le discours, la foule des invités, et auparavant la soirée des résultats du scrutin, particulièrement calculé et artificielle cette fois-ci : l’Europe et Bonaparte, les pyramides, les Tuileries. La prétention depuis 1974 à l’ère nouvelle, à la nouveauté de quelqu’un qui n’est programmé que pour sept ans, puis cinq ans. Je voudrais d’une part la marque de la continuité, ce pourrait être la présence, pas seulement en accueil et en entretien seul à seul en début de rituel, du sortant et de l’arrivant, mais bien du prédécesseur, battu ou ne se représentant pas, et si possible de tous les autres. Pas la fête de famille du nouveau, mais la continuité française et républicaine. Et un texte qui ne soit pas principalement à la discrétion de l’arrivant mais qui soit une profession de nationale et fonctionnelle, une énumération des devoirs, ceux du roi au moment du sacre, ou les formulaires de serment dans certains Etats, lees Etats-Unis et, à vérifier, la République fédérale. Je voudrais aussi le recueillement sur ce qu’est la fonction. Nos cérémonies de prise de fonctions sont marquées par l’éphémère et une personnalisation choquante. Il n’y a pas de commencement, il y a relais et passage du flambeau, remise des clés, du calice. Des institutions faites pour la continuité, une élection faite pour conférer à celui qui l’emporte la hauteur de vue, l’autorité morale, la liberté de penser et le pouvoir d’arbitrer, mais plus de jouer lui-même avec ou contre les autres, ou en solo. Le pays, la fonction dépassant la personne, symbole de ce prêtre seul devant le tabernacle, dans le silence de ses paroissiens, les anciens et les nouveaux, revêtu des transmissions par l’autorité publique, puis par l’autorité d’Eglise, serviteur. Pas ses propres idées, mais ce que nous avons reçu depuis deux mille ans, et qu’avaient préparé deux mille ans aussi.


Les textes sont pastoraux, pas dogmatiques. Ils sont de comportement, les nôtres : est-ce ma conduite qui n’est pas la bonne ? N’est-ce pas plutôt la vôtre ? [1] L’orientation, l’effectivité sans que notre passé soit jamais un crédit. C’est la foi de Dieu en nous et Son respect pour la liberté de Sa créature. Rien n’est figé, tout est au présent. Si le juste se détourne de sa justice, commet le mal, et meurt dans cet état, c’est à cause de son mal qu’il mourra. La parabole des deux fils : mon enfant, va travailler aujourd’hui à la vigne. Celui-ci répondit : je ne veux pas, mais ensuite s’étant repenti, il y allaSi le méchant se détourne de sa méchanceté pour pratiquer le droit et la justice, il sauvera sa vie… Le père alla trouver le second et lui parla de la même manière. Celui-ci répondit : Oui Seigneur, et il n’y alla pas. Enjeu de ma vieillesse, c’est maintenant que tout se joue, défi et aventure qui doivent m’enthousiasmer et me passionner maintenant que je suis libéré de tout avenir et de toute interrogation sur les préalables de mes décennies antérieures et sur un état de vie à tant d’égards professionnel ou affectif. Le présent, au sens littéral. Les époques de ma vie, prophétie pour moi-même, ce qu’il m’a été d’éprouver des autres, ce qu’ils recèlent, sont et donnent, magnifiquement, et si apparemment ils exercent les pauvretés ou mesquineries d’un système qu’ils servent, c’est un encouragement pour être meilleur, moi, que le « système » et ne pas me laisser obséder par ce que j’en ai subi (carrière ou refus divers des éditions aux entreprises) : après avoir vu cela, vous ne vous êtes même pas repentis plus tard…. Paul, pasteur s’il en est : ayez assez d’humilité pour estimer les autres supérieurs à vous-mêmes. Que chacun de vous ne soit pas préoccupé de ses propres intérêts ; pensez aussi à ceux des autres. Ayez en vous les dispositions qui sont dans le Christ Jésus (application de la recommandation inouïe du Christ aux siens : soyez parfaits comme votre Père du ciel est parfait). Texte admirablement lus, surtout l’épître par un jeune garçon, le psaume chanté d’une voix aussi prenante par l’un des diacres.


Homélie du nouveau recteur de Port-Louis… dans un maison, ce ne sont pas les fondations que l’on voit, c’est l’humilité, c’est notre cœur à l’écoute de l’Esprit Saint. Se faire humble et serviteur, comme le Christ, comme la Vierge Marie. … Pour découvrir le monde de la rédemption, il faut pratiquer le chemin de la conversion. Le chemin de la sainteté est un chemin de conversion, le chemin de la Croix. Ce pécheur qu’en chacun de nous par manque d’humilité, nous avons du mal à reconnaître.


Des images que je n’ai pas su retenir quand elles furent essentielles : la signature-même des registres, les deux hommes en chasubles vertes, penchés. Notre exemplaire Annie… messe à genoux, chapelet aux doigts, depuis des années, sa communion à genoux, si fervente, son histoire qu’elle a m’a dit en très peu de phrases, un soir de l’autre été, au sortir de notre « partage » mensuel d’évangile avec précisément notre recteur, m’accordant à ces occasions seulement tous les signes d’amitié, d’estime et de confiance… la voici seule au pied des marches de l’autel, sans que la procession de communion soit encore effective, et le prêtre lui donne ce qu’elle attend, et ce dont je suis sûr qu’elle vit.

Tour de la ville sous la bruine, le port devenu de plaisance, l’ambiance. La notice wikipédia m’apprend une période espagnole à la « faveur » des guerres de Religion. Le drame longtemps des côtes de notre pays, dominées par la flotte des autres, l’anglaise pendant tout le XVIIIème siècle : Dunkerque occupé à la suite du traité de 1763. La science de nos rois : le sens des perspectives, de la cohérence, de la logique de leur royaume, notre pays.


Ce qu’on appelle les « nouvelles », ce qu’il se passe. Depuis des semaines, mais je me l’énonce plus nettement, clairement maintenant : l’époque est énorme, sans précédent pour l’ensemble de son emprise, elle nous fait mondialement et nationalement, nous ne la faisons pas. Ce ne sont pas les multiples causes, thèmes et crises qui la font si forte sur nous et nouvelle. C’est le manque de prise sur elle, c’est notre manque de discernement, c’est l’absence de prophétisme, l’absence d’une volonté de perspective. Nous sommes tous peuples, toutes conditions de vie, toutes géographie et histoire propres mêlées, nous ne sommes ensemble que parce que nous sommes dominés par les événements et les évolutions.


La Catalogne… le gouvernement centrale abasourdit. Recommencer les erreurs qui firent la guerre d’Espagne, avoir multiplié depuis huit jours les actes de force et les arbitraires pour empêcher une consultation et entrer ainsi dans ce que nous avons connu : nos guerres coloniales, les répressions faisant passer les indécis ou les favorables à l’hostilité. C’est incompréhensible : se tenir à du texte. Comment le roi n’a-t-il pas pris fait et cause, non pour l’indépendance catalane mais pour une recherche de relations qui ne se fondent pas sur la force et qui précèdent les éléments de confrontation, les réduisent.


Deux jeunes femmes poignardées gare Saint-Charles à Marseille. Re-discussion sur les textes en débat au Parlement. Prétendre animer un pays quel qu’il soit, le sécuriser par des textes. Evidence que le renseignement est nécessaire, évidence aussi qu’il faut des corps de sécurité et de veille formés aux lieux et aux menaces et que cette arme est à constituer, l’armée conventionnelle pour l’opération Sentinelle ne convient pas plus que la police ou la gendarmerie. Débat sur France-Info. Importance des voix pour la communication, du timbre : celle de COLLOMB, maire de Lyon devenu ministre de l’Intérieur est aussi mal ajustée que son physique pour un rôle d’autorité nationale. La voix d’ERNENWEIN, rédacteur en chef de la Croix, énorme, rapante, destructive est désagréable : elle ôte tout goût à écouter, toute qualité à ce qui est dit.


Mort d’Edmond MAIRE, Edith qui l’avait rencontré il y quinze ans dans une fondation d’objet social, le croyait mort. Le certain est son envergure et son honnêteté, autant que son prédécesseur : JEANSON, celui qui opéra la sécession vis-à-vis de la C.F.T.C. et l’abandon de la référence chrétienne explicite. Des personnalités de cette intégrité et de ce rayonnement, de cette indépendance d’esprit ne se trouvent pas actuellement.

Congrès des conservateurs en Grande-Bretagne. Les institutions britanniques aussi dévoyées aujourd’hui que les nôtres, hyper-présidentialistes, parce qu’elles ont perdu - elles - la dogmatique consensuelle de la souveraineté parlementaire. Le referendum de CAMERON était une habileté qui est devenue tragique. Toute la classe politique, et presque tous les intérêts outre-Manche cherchent à ne pas appliquer le vote. Theresa MAY ne tiendra pas. La probabilité va être un statut britannique, de fait, d’exception ce que presque toujours on a voulu à Londres. Donc, du flou, de même que l’ « initiative européenne » d’EM ne porte pas à une novation, mais en plusieurs domaines, pas négligeables il est vrai, au rafistolage de l’intergouvernemental et de la zone euro. Le cahin-caha partout tandis qu’à tout moment comme en Catalogne ou en Birmanie peut éclater le drame parce que le conflit a couvé, n’a pas été considéré, que toutes les dimensions sont trop petites aujourd'hui alors qu'on répété à satiété que nous sommes en mondial et en planétaire....





[1] - Ezéchiel XVIII 25 à 28 ; psaume XXV ; Paul aux Philippiens II 1 à 11 ; évangile selon saint Matthieu XXI 28 à 32

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