lundi 11 décembre 2017

la justuce marchera devant Lui, et Ses pas traceront le chemin - textes du jour


Lundi 11 Décembre 2017


10 heures 14 + Leçon de choses, parabole… je me lève pour entr’ouvrir la baie sur notre terrasse, Andy… je suis en train de reprendre enfin ce journal, en plan, fatigue, inertie, paresse, indisponibilité de moi-même, et je m’y prends bien, je suis heureux de cette manifestation qui m’est donné d’un retour à la vie, sinon à mes capacités passées, mais qu’en faisais-je pendant vingt ans puisque… et qu’est-ce que produire. Ecrire, je sais ce que c’est, mais produire ? et sans m’en rendre compte, je prends mon pied dans le câble d’alimentation, ma batterie n’a plus d’autonomie qu’une grande minute parfois, que quelques secondes juste maintenant. Trois quarts d’heure de « travail » heureux et que je jugeais « bien » ne se retrouvent pas à la remise en marche, qui est totale, L’enregistrement automatique ne fonctionne toujours pas, et je m‘étais pourtant levé au moment de ces deux interrogations inutiles, sur la sauvegarde possible/impossible, et allais sauvegarder manuellement. Réécrire… et en davantage pensé-prolongé. Moktar Ould DADDAH avait le don de se répéter, strictement, mot à mot quand mon enregistreur avait désarmé.

 09 heures 13 + La pluie et pourtant le chant d’un oiseau. Un rouge-gorge à notre seuil quand je suis rentré. Les rouges-gorges chers à ma femme. L’éveil de la lumière, pas précisément du soleil, mais tout commence de s’éclairer et très léger, très doux un peu de bleu clair apparaît que dévoile un floconnement blanc, indistinctement. Réveillés ensemble à pas cinq heures, Andy indiquant qu’il veut sortir, c’est ma chère femme qui se lève et qui se rendort, pas moi. Mais je ne me lève pas, voulant qu’elle profite de ce repos, elle en a tant besoin. Je récite, habitude qui m’est devenue machinale, des Je vous salue, Marie. Je le vis également dès que je prends le volant si je suis seul. Pas de méditation précise, mais un accompagnement choisi qui, je le crois, nous va à tous deux : la Mère de Dieu, la première chrétienne, et moi humble suivant, si souvent en difficulté. Aller-retour pour Saint-François-Xavier, conversation que j’aime tant avec notre fille. Généralement, la classe, enseignants et camarades. Ce matin, la pluie alors que la première heure est en éducation sportive. En salle, alors ? non. Elle nous donne des videos (mon cher CASSAIGNE à Franklin, des Biggles, une bonne heure de lecture pour fêter l’anniversaire de chacun d’entre nous, s’il tombe en jour scolaire). Deux professeurs vraiment nous aiment : celle de sports et celui de SVT. Ce dernier est particulièrement prévenant et chaleureux depuis la journée portes ouvertes » qui nous fit décider au printemps de 2015, l’inscription de notre fille. Déposé sa valise et un petit sac à dos dans le couloir de la sacristie. Cinq-six garçons dans une encoignure. J’interpelle celui qui paraît coincé par les autres : un harcèlement ? une agression ? puisque c’est la mode… Non ; non ! pas la mode mais l’horreur. En fait, ils conversent tranquillement, je ne sais de quoi. Johnny ? ils ne l’écoutent pas, sous-entendu : pas leur époque, mais les obsèques, les images, oui : historiques. J’évoque DG et la Libération et Mai 68. L’incident d’il y a quinze jours : la descente des « Jules-Simon » pour tabasser les « François-Xavier », ce dont n’a pas entendu parler le surveillant préposé à l’accueil du matin, au moins les lundi… il y a eu selon celui que j’avais interrogé au début, des provocations de la part des « François-Xavier », des quatrième (justement la classe de Marguerite). Je les laisse, je crois qu’ils ont été contents de ce moment, ils sont calmes, ouverts, pas mal à regarder. Des troisièmes. Je trouve en repartant le professeur d’histoire et de géographie, titulaire de Marguerite. Aimé et apprécié de tous les élèves (comme, enseignant des deux mêmes matières, Jean-Luc LE PARC ayant mis dans les larmes toute l’Ecole au printemps dernier quand il succomba, à un cancer sans doute : Marguerite devait l’avoir comme titulaire et s’en était tant réjouie. Il fut mis en quart temps dès les premiers jours de l’année scolaire 16-17, pas même là pour la photo. de classe, mais j’avais pris une photo. de lui avec son élève lors d’une concertation parents-enseignants-enfants). Lettre et photo. de maintenant. Philippe-Guy CHARRIERE fait l’éloge de Marguerite : vos autres enfants sont-ils de même ? élevés… il ouvre une plaie qui devient sensible. Les bébés éprouvettes, Sinus recherché de Février à Décembre 2007, Edith n’ayant plus le cœur à tout préparer physiologiquement pour l’accueil… A plus de trois, tout eût été différent. Marguerite le regretta d’abord mais est heureuse depuis plusieurs années, maintenant, tandis que moi… d’abord indifférent tant l’unicité de notre fille me captivait, m’éblouissait. J’ai manqué de lui dire que ce ne sont pas nous qui « élevons » nos enfants, mais eux qui nous apprennent le monde et c’est leur version qui a de l’avenir. Nous les accompagnons, leur donnons ou transmettons des instruments. Et la maturité et la liberté, évidentes, que nous expérimentons, était-ce moins sensible dans mon enfance et dans la relation des adultes, de nos parents avec nous ? l’affection prima, au moins pour moi.
Manifestation qui m’est donnée ce matin… après quinze jours d’un dernier stade de l’expérience douloureuse de ne plus pouvoir tenir même ce journal : fatigue, excès de circonstances ou de sensations, vraie inertie ? paresse ?me revoici à écrire. Je reprendrai, ces heures et jours-ci, ce qui m’a si fortement habité depuis cette démonstration des ressources humaines potentielles dans notre Eglise, version locale (le dimanche 26 Novembre, cette journée pour structurer les servants d’autel et les servantes d’assemblée, et quelques parents les y ayant amenés à Sainte-Anne d’Auray, le très jeune clergé : de un à quatre ans de sacerdoce), cette leçon des obsèques d’une cousine chère, mais pas revue depuis nos quinze et sept ans respectifs (le portrait approché d’une personne quand le trait est tiré sur son parcours terrestre, portrait si différent selon ses très proches, et selon les autres, notamment de « mon côté », moi : j’étais seulement, comme dans à peu près tout ce que j’ai reçu-vécu ces quinze jours, en simple admiration de ce que j’apprenais, ce 30 Novembre à Bourg-Lastic, pas encore loin de Clermont-Ferrand, découvert en repartant) jusqu’à ce débat sur la transmission, bien ou mal du legs gaullien, récurrent à chacune des conventions annuelles de la Fondation Charles-de-Gaulle, le mercredi 6 Décembre, aux Invalides, façades et cour intérieure, Louis XIV et Napoléon en lumière cuivrée des éclairages nocturnes…et avant-hier, à la prise de conscience nationale provoquée par quelques générations seulement et notre seule ethnie dite de souche, que l’unisson de tous les âges, de toutes les conditions, de toutes les options nous est possible, que la communion est vraiment notre propre français, notre force, notre vérité : les larmes et les souvenirs-récitations de ma chère femme à partir de midi m’y ont plongé. J’en écris tout à l’heure à EM. Le cours nécessaire pour la France d’aujourd’hui et donc pour l’Europe, autant que jamais en panne, a sa source depuis le samedi 9 Décembre, quand s’acheva l’admirable discours présidentiel, le premier vraiment adéquat et empathique depuis son avènement. Et hier, selon le documentaire passionné et tellement révélateur, structurant, de Thomas VOLF : Maria by Callas

 Prier en demande et action que perdure et fructifie ce retour qui m’est donné au mouvement de la vie, quelles que soient les contraintes et désormais les limites intimes qui ne me quitteront plus. La justice marchera devant lui, et ses pas traceront le chemin [1] : depuis longtemps j’aime cette attente prophétique du psalmiste. Le Christ, Roi de l’univers, je Le vois et L’entends ainsi. Une souveraineté, LA souveraineté, mais si tranquille. Le futur plus sûr que l’avenir. Démonstration par Jésus, humainement exceptionnel, divinement efficace : qui est-il celui-là ? il dit des blasphèmes ! Qui donc peut pardonner les péchés, sinon Diu seul ? Justement, le principal, le premier des miracles qu’opère Jésus, c’est la rémission des péchés, donc… Arrivent des gens, portant sur une civière un homme qui était paralysé, ils cherchaient à le faire entrer pour le placer devant Jésus. Mais ne voyant pas comment faire à cause de la foule, ils montèrent sur le toit et, en écartant les tuiles, ils le firent descendre avec sa civière en plein milieu devant Jésus. Voyant leur foi, il dit : « Homme, tes péchés te sont pardonnés. »… Mais Jésus saisissant leurs pensées, leur répondit : « Pourquoi ces pensées dans vos cœurs ? Qu’est-ce qui est le plus facile ? Dire : « Tes péchés te sont pardonnés », ou dire : « Lève-toi et marche »… Théologie de tout miracle, lequel nous fait missionnaire ipso facto : afin que vous sachiez que le Fils de l’homme a autorité sur la terre pour pardonner les péchés – Jésus s’adressa à celui qui était paralysé – je te le dis, lève-toi, prends ta civière et retourne dans ta maison ». Le miracle pour le malade, à raison de sa foi ou de ceux qui le mettent en présence du Seigneur, et le miracle pour la « propagation » de la foi… Ce psaume, ces dialogues, j’ai de plus en plus de mal à comprendre celles et ceux qui peuvent se passer, pour vivre, pour s’équilibrer, pour être contagieux, en somme pour être heureux dans notre forme terrestre d’existence, de cet accompagnement divin. D’autant qu’il me semble de perception, sans doute progressive, sans doute à sans cesse approfondir, mais possible à recevoir activement tant ces dialogues du Christ avec ses contemporains, les plus incrédules, ou les plus spontanés nous sont accessibles, parlants. Nous avons vu des choses extraordinaires aujourd’hui. Et il y a cette intense cohérence de tant d’écrits pendant un millénaire… il y a tant d’échos, de redondances et il y a tant de serviteurs du message, du témoignages. Ceux qu’a libérés le Seigneur reviennent, ils entrent dans Sion avec des cris de fête, couronnés de l’éternelle joie. Allégresse et joie les rejoindront, douleur et plainte. …  et la gloire habitera notre terre.


[1] - Isaïe XXXV ; psaume LXXXV ; évangile selon saint Luc V 17 à 25

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