samedi 17 février 2018

entends ma voix qui te supplie - textes du jour


samedi 17 février 2018

07 heures 40 + J’essaye de retrouver souffle et rythme pour les mises àç jour de ce journal, sa diffusion, puis Le Calame, élément aussi d ma structure de vi quotidienne. Programme chargé d’ici lundi soir.  Deux séquences apaisantes hier : notre groupe de parole, et la soirée-dîner-dessins animés chez Pierre I. seul donc avec notre fille. – Seigneur daignez me bénir et m’emplir de votre Esprit de force, de parience et de prière, de confiance.

 . . . pointe de Bill, tandis que Marguerite est en cours de planche à voile, 14 heures 51 + Parenthèses de calme, sans tâches et que d’agrément, hier après-midi, groupe de parole et chaleur des ambiances chez Pierre. J’y ai de nouveau goûté ce matin en passant reprendre mon appareil-photo (photos d’arbres dans sa résidence, dénuements de branches et mimosas en fleurs… carte d’Afrique du nord pour situer Saïda… article de La Croix sur l’Apparition) parenthèses entre scènes et refus crispés, douloureux de ma chère femme…gestes du matin, mon habillage, mon retard, son refus persistant d’aller au cinéma demain après-midi et à la messe ce soir (puisque Marguerite sera chez Panda de ce soir à demain fin de matinée).

 21 heures et ensuite + A la télévision, la chaîne allemande 24. deux heures poignantes, qui sont la vérité du traumatisme de ce grand, immense, passionnant et même bienfaisant pays… allemand … les survivants du réseau étudiant, surtout à Munich en 1942-1943 : quatre femme et deux hommes, visages splendides, indicibles témoignages, la vérité de l’analyse, du courage et de l’action sous l’une des plus horribles dictatures mais qui pouvait avoir dans ses derniers temps le prétexte de la défense nationale et du patriotisme : Die Weisse Rose, les frère et soeur SCHOLL. C’est l’acte d’accusation bien plus fort que celui de Nuremberg, c’est l’énoncé de la véritable Allemagne, ce sont ces visages, ces textes, les tracts qui firent tout, les décapitations à la hache… les répliques du frère et de la sœur… c’est cela qu’il faudrait donner en boucle, notamment chez nous, au lieu des parades des années 30. Et puis aussi poignant que des images de la shoah, le film des émigrations forcées, des affreuses évacuations, des milliers de morts par bousculade, inanition,… les Allemandes de Koenigsberg, de Poméranie, de Silésie, de Dantzig. La vérité des guerres, la leçon, la résolution, la conviction que nous n’en retirons pas. Oui, j’ai été bouleversé, ma femme passionnée, elle courante en allmand, et moi bien pauvre, mais saisissant quand même un peu…

 En quittant tout à l'heure, l’église de la Trinité-Surzur, son recueillement et sa discrète, chaleureuse mais véritable élévation de l’âme, les matériaux, le bois pour le sacré, la couleur et la lumière pour la croix de l’espérance et du supplice… l’homélie pour le 1er dimanche de ce carême, le désert, lieu de stérilité, de combat spirituel mais surtout de victoire (je l‘ai vécu, mais autour d’un puits au milieu du sable et de quelques troupeaux, à deux reprises en 1965, ce fut mon ouverture à la Mauritanie et à une façon de prière politique qui ne m’a plus jamais laissé… quittant donc liturgie, silence intérieur et communion, je roulai dans la nuit vers notre village, pas loin de celui que je venais de quitter. Evidence qui monta : je suis en train d’accepter que je n’aurai pas le force d’écrire, même un seul de mes projets et devoirs de livre. Selon les critères habituels, mais que je crois n’avoir jamais pratiqués ni pour évaluer quelqu’un et l’en admirer ou le considérer au contraire, de peu, j’ai « raté » ma vie, surtout si elle est, en bilan de ce qui se voit, rapportée à mes prémices. Pourtant, réflexion plus ancienne et permanente que cette évidence – que je crois celle des « autres » à mon sujet, et que je commence maintenant de m’approprier – non seulement je ne vois pas rétrospectivement où, quand et comment j’aurais pu « faire » autrement (mon projet d’autobiographie m’aidera à discerner ces « carrefours », mais surtout je ne veux et ne voudrais pas être autre que je suis, ni me trouver dans une situation autre : anonymat, pauvreté relative, non publication… non ! je suis heureux et même très heureux. Amour et foi, vie de nos animaux, de nos arbres, et ciels chaque jour nouveaux, adaptés…


dimanche 18
08 heures 42 + Lumière lymphatique, disant visuellement l silence pour faire écrin aux trilles d’un oiseau seul. Bien dormi, et les événements d’âme se succèdent.
Quelque chose enfin de Jean-Rémi, les deux explications de son silence. Claude et sa joie que je vienne à lui. Les deux lois de la vie intime : la joie et le plaisir, qui ont des sources définies tandis que, me semble-t-il, la tristesse n’a pas de cause saisissable contrairement au choc qui tue (au moins pour l’instant et beaucoup de temps, le « chagrin d’amour ») ou à une ambiance précise (le souci d’argent, le souci de l’autre aimé, le souci du pays… le souci d’impuissance, quelle que soit l’affectation de celle-ci). La loi du plaisir, on ne fait pas, on ne travaille s’il n’y a pas plaisir. Je retrouve aujourd’hui la force de tenir ce journal, il est vrai en calculant désormais puisqu’il me faut accepter d’avoir changé, les heures où je suis dispos, et j’ai trouvé comment « rattraper » mes retards. Reprendre mes articles pour Le Calame est de cet ordre. Me correspondre dans ce que je fais. L’affirmation d’un prêtre lyonnais en chaire, septuagénaire (seulement…) : je suis plus fatigué par ce que je ne fais pas, que par ce que je fais. Il me semble que beaucoup l’ont dit, et plus encore le vivent. La loi de synchronicité, justement énoncée par Anne-Marie, vendredi… probable démarrage de l’édition de mes écrits et compilations sur la Mauritanie, peut-être dix livres si je trouve une force de frappe pour saisir numériquement ce que je scanne aux archives diplomatiques sur la période fondatrice, maintenant accessible. Mais surtout, à la sortie hier soir du cimetière et d’un moment à prier avec ma mère, mon modèle et mon exemple, l’appel de Marion, sa vie, la clarté de ses dires et surtout notre échange sur ce qu’elle « tape » laborieusement, mon journal (entre deux élections : 1980-1981) : très intéressant, mais pourquoi vouloir le… explications et énoncé de mes espérances. Conversation et intense bienfait, continués par ces deux messages de ce matin.Jean-Michel BLANQUER, qui me repoussait d’image depuis sa prise de fonction, que je n’apprécie pour ses projets à propos du bac. ni pour sa manière de faire avec les deux mondes étudiant et enseignant, et que je n’ai pas eu envie de regarder-écouter l’autre soir « sur » France 2, me paraît au contraire, selon sa notice wikipédia, une personnalité considérable, de vraie expérience en diverses fonctions, chez nous et à Harvard, et évidemment de grandes connaissances, dans ma partie d’ailleurs (droit public). L’opinion générale qui le place en tête des sondages parmi les préférences des Français pour les membres de ce gouvernement, aurait donc quelque fondement, alors qu’étudiants et enseignants, précisément sa propre population, ne l’apprécient pas… Le Point le nomme : le vice-président, lui-même jure n’avoir et ne vouloir d’avenir que ministre de l’Education nationale pendant cinq ans. C’est évidemment l’une des seuls personnalités véritables et de poids dans l’équipe actuelle. En même temps qu’au président du Sénat, je lui écrirai sur la réforme de la Constitution (dont je ne veux pas, quel qu’en soit le contenu).

Prier les textes proposés pour hier samedi 4]. Rétrospectivement, ce qui m’accompagne et m’ordonne exactement : la conversion, ni théorique, ni mentale, mais une réponse à l’objurgation divine, aujourd’hui l’appel de l’Esprit, le discernement dans les événements et ce qu’il m’est donné de recevoir ces jours-ci, de façon tellement cohérente. Même « scenario » pour Matthieu que pour les premiers disciples au bord de leur lac : Jésus sortit et remarqua un publicain, du nom de Lévi assis au bureau des impôts. Il lui dit : « Suis-moi ». Abandonnant tout, l’homme se leva et il le suivait. C’est la réponse, très claire, à la prière du psalmiste. Plein d’amour pour tous ceux qui t’appellent, écoute ma prière, Seigneur, entends ma voix qui te supplie. Notre mouvement, de prière ou de détresse, est d’appeler. La réalité est ce mouvement, certes, mais c’est Dieu qui appelle, pas nous. Et Le suivre, Dieu fait homme, nous libère, nous guérit, nous exauce, nous emploie. Le mouvement, c’est Dieu, pas nous. L’écho de Dieu, c’est l’usage que nous faisons de notre liberté, de l’existence que nous avons reçues. Affecter notre liberté ! c’est la clé d’un accomplissement de vie humaine. Parfois, le choix nous est facilité : une vocation. Celle-ci est explicite : les Apôtres, certains saints… , ou bien – ce que je vis –, elle se comprend, quoiqu’elle soit sans modèle ni même un nom la caractérisant, a postériori, en cours de dernière étape. Tu seras comme un jardin bien irrigué, comme une source où les aux ne manquent jamais. Tu rebâtiras les ruines anciennes, tu restaureras les fondations séculaires.
Merci, Seigneur, ô notre Dieu, Père, Fils, Saint-Esprit, de ce que ce matin vous mettez en mon âme et « sous » ma plume. Il était temps.



[1] - Isaïe LVIII 9 à 14 ; psaume LXXXVI ; évangile selon saint Luc V 27 à 32

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