lundi 5 mars 2018

l'Eglise chilienne - embarras pour le pape François



 

lemonde.fr

Pédophilie au Chili : une lettre met en doute les affirmations du pape

François aurait eu connaissance du témoignage d’une victime dès 2015, selon une lettre révélée lundi par l’agence Associated Press.
LE MONDE | 06.02.2018 à 11h12 • Mis à jour le 06.02.2018 à 11h29 |
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Le pape François à Iquique (Chili), le 18 janvier 2018.
Les révélations mettant le pape François chaque fois plus en difficulté se succèdent dans le scandale de pédophilie qui secoue le clergé chilien. L’agence Associated Press a révélé, lundi 5 février, que le chef de l’Eglise catholique aurait eu entre les mains, dès 2015, la lettre d’une victime du père Fernando Karadima témoignant des agressions sexuelles commises par ce prêtre de Santiago, reconnu coupable par l’Eglise au terme d’un procès canonique en 2011.
Cette victime, Juan Carlos Cruz, a précisé dans sa lettre que l’évêque Juan Barros, à l’époque l’un des protégés de Fernando Karadima, avait été à de nombreuses reprises témoin de ces agressions sans jamais tenter de s’y opposer. C’est sa nomination comme évêque d’Osorno par le pape, en janvier 2015, que de nombreux catholiques de ce diocèse du sud du pays reprochent à François aujourd’hui.
Or, lors de la conférence de presse qu’il a tenue dans l’avion qui le ramenait de sa visite au Chili et au Pérou, le 22 janvier, le pontife argentin avait affirmé à la journaliste de l’agence qui l’interrogeait : « Vous, avec bonne volonté, vous me dites qu’il y a des victimes, mais moi je ne les ai pas vues, parce qu’elles ne se sont pas présentées. » « Elles n’ont pas apporté d’éléments à charge », avait-il insisté.
Il avait longuement pris la défense de Mgr Barros, qui nie avoir été au courant des faits reprochés à Fernando Karadima : « Moi aussi je suis convaincu qu’il est innocent. » Il avait révélé avoir par deux fois refusé sa démission, une fois en 2014 et une autre après la bronca soulevée au Chili par sa nomination au siège épiscopal d’Osorno. Les révélations concernant la lettre rendent difficiles à comprendre ces déclarations.

« Calomnies »

En 2015, Juan Carlos Cruz a rédigé cette lettre de « huit pages » et aurait demandé à des membres de la commission pontificale pour la protection des mineurs de la faire parvenir au Vatican. Quatre membres de cet organisme créé par François en 2014 se seraient rendus à Rome en avril 2015 pour la confier à leur président, le cardinal américain Sean O’Malley. Celui-ci leur aurait assuré plus tard qu’il l’avait transmise au pape. L’archevêque de Boston aurait aussi confirmé à Juan Carlos Cruz, après la visite du pape à Philadelphie, en septembre 2015, avoir donné sa lettre au pape en main propre.
Rejoignant ceux d’autres victimes, le témoignage de Juan Carlos Cruz décrit comment, dans le groupe de prêtres et d’adolescents fédérés par le charismatique père Karadima, les attouchements sexuels auraient été monnaie courante, le prêtre réclamant des jeunes qu’ils se plient à ses demandes. Quatre évêques, dont Juan Barros, et de nombreux prêtres chiliens sont issus de ce groupe.
La contestation autour de Mgr Barros a totalement dominé la visite du pape au Chili, du 15 au 18 janvier. Avant de quitter le pays, François avait encore attisé la tension en affirmant qu’il n’y avait « pas une seule preuve » contre le prélat, victime selon lui de « calomnies ». Ses propos dans l’avion du retour n’ont rien arrangé. A tel point que, une fois à Rome, le pontife a dû décider, le 30 janvier, d’envoyer prochainement à Santiago un représentant pour écouter les accusateurs de Mgr Barros.
Vos réactions (5)
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WTF il y a 4 semaines
Le Pape n'a pas vraiment envie de s'emmerder à traiter des sujets comme ça. D'autant que lorsqu'ils sont connus, "Dieu merci les faits sont prescrits", comme dirait le brave monseigneur Barbarin qui ne cesse de s'en féliciter...
 
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THIERRY GARNIER il y a 4 semaines
En 2015, "pape François" était déjà pape. Juan Carlos Cruz lui a écrit. Comme des milliers d'autres je suppose. Affirmer que le pape a eu entre les mains cette lettres me semble spéculatif. Le contenu de la lettre (d'après cet article) est étonnant. Il n'est pas fait mention d'un témoignage direct mais indirect ! "Juan Barros, avait été à de nombreuses reprises témoin de ces agressions sans jamais tenter de s’y opposer". Rien de plus consistant ?
 
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blasé... il y a 4 semaines
Ah ces donneurs de leçons de morale... La morale c'est comme les frites m...n, c'est celui qui parle le plus qui en a le moins.
 
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liberté j'écris ton nom il y a 4 semaines
Qu'attendre d'autre du chef sclérosant d'une institution sclérosée !
 
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à satiété il y a 4 semaines
L'infaillibilité pontificale est bien une invention des hommes.
 
*

*            *


la-croix.com

Nicolas Senèze (envoyé spécial à Rome, dans le vol papal Lima-Rome) ,
le 22/01/2018 à 16h01
Mis à jour le 22/01/2018 à 18h46

Le pape François est rentré lundi 22 janvier de son voyage au Chili et au Pérou.
Dans la conférence de presse qu’il a donnée dans l’avion, il est longuement revenu sur la question des abus sexuels qui a pesé sur son séjour chilien.
Le pape François dimanche 21 janvier au soir, dans l’avion qui le ramène de Lima.

Le pape François dimanche 21 janvier au soir, dans l’avion qui le ramène de Lima. 
Le pape François dimanche 21 janvier au soir, dans l’avion qui le ramène de Lima. / Alessandra Tarantino/AP
« Une expression malheureuse : le mot “preuve” a blessé beaucoup de victimes d’abus. » Dans un mea culpa inédit, le pape François est longuement revenu, dimanche 21 janvier au soir dans l’avion qui le ramenait de Lima après un voyage d’une semaine au Chili et au Pérou, sur la question des abus sexuels dans l’Église.
i Pourquoi lire La Croix ?
  • La Croix met en valeur les lieux ou les sujets où se joue la dignité des hommes et des femmes de ce temps.
+
Et notamment sur sa véhémente défense, jeudi à Iquique (nord du Chili), de l’évêque d’Osorno, Mgr Juan Barros, qui a assombri la partie chilienne de son voyage.

Prédateur sexuel

Évêque de longue date (auxiliaire à Valparaison, puis évêque d’Iquique, aux armées puis, depuis 2015, d’Osorno), Mgr Juan Barros a en effet été impliqué dans le scandale Karadima, du nom de cet ancien curé d’une paroisse d’un quartier huppé de Santiago à l’origine de nombreuses vocations, mais qui s’est révélé un redoutable prédateur sexuel et qui, dénoncé en 2004, n’a été renvoyé de l’état clérical qu’en 2011.
Jeune homme, Juan Barros avait fait partie du groupe de jeunes dont la vocation avait été éveillée par Karadima.
Mais un autre jeune de ce groupe l’accuse d’avoir été présent dans une pièce contiguë à celle où il était en train de se faire abuser par le prêtre. Et d’être donc, de ce fait, complice, la porte étant restée ouverte. Juan Barros affirme, lui, n’avoir rien su.

« Calomnie »

« Autour de Karadima, cela fonctionnait comme une secte », se souvient José Andrés Murillo, lui aussi ancien du groupe, abusé à l’époque par le prêtre et aujourd’hui directeur de la fondation Pour la confiance, qui lutte contre les abus sexuels. « Ce contexte est une preuve suffisante contre Barros », affirme-t-il.
Interrogé jeudi à Iquique, avant une messe où Mgr Barros figurait parmi les célébrants, le pape François avait répondu de manière assez véhémente à la télévision chilienne qui l’interrogeait. « Le jour où on m’apportera une preuve contre Mgr Barros, alors on verra. Il n’y a aucune preuve contre lui. Tout cela est de la calomnie. C’est clair ? », avait-il lancé.

« Exil discrédité »

Une phrase dont le cardinal Séan O’Malley, archevêque de Boston mais aussi membre du « C9 » et président de la Commission pour la protection des mineurs a reconnu qu’il était « compréhensible » qu’elle provoque « une grande peine » chez les victimes.
« Des paroles qui envoient le message “si vous ne pouvez pas prouver vos accusations alors on ne vous croira pas” abandonnent ceux qui ont souffert de violations criminelles répréhensibles à leur dignité humaine et relèguent les victimes dans un exil discrédité », a-t-il même jugé.

« Mon expression a été malheureuse »

« Je dois présenter des excuses parce que le mot preuve a blessé », a admis le pape dimanche soir, reconnaissant que les victimes semblaient soudain sommées par le pape de présenter un « certificat » de leur abus. « J’ai voulu traduire un principe légal et je m’excuse auprès d’elles si je les ai blessées sans le vouloir, a-t-il répété. Entendre le pape leur dire en face “apportez, moi, une lettre avec la preuve”, c’est une gifle. Et je me rends compte maintenant que mon expression a été malheureuse. »
À lire aussi
François est aussi revenu sur la manière dont il avait géré le cas de Mgr Barros. « Il y a, au Chili, quatre évêques que Karadima a envoyés au séminaire, a-t-il raconté. Certains, à la conférence épiscopale, ont suggéré qu’il vaudrait mieux qu’ils démissionnent, prennent une année sabbatique et que l’on voit ensuite quand la tempête serait passée, car ce sont de braves et bons évêques. »
Il a même reconnu que Mgr Barros lui avait présenté sa démission. « Il est venu à Rome et j’ai dit non. On ne joue pas avec ça : c’est admettre sa culpabilité. Chaque fois qu’il doit y avoir un coupable, on enquête. »

Déni de justice

Et quand, après sa nomination à Osorno et les manifestations qui ont suivi, Mgr Barros a présenté une seconde fois sa démission, François a encore refusé. « J’ai dit : tu y vas », a-t-il insisté, expliquant qu’une enquête sur l’évêque était alors en cours.
« Le cas de Barros a été étudié et réétudié, mais aucun élément n’est arrivé. Et moi, je ne peux pas le condamner si je n’ai pas d’éléments. Si je le condamnais sans élément ou sans certitude morale, je commettrais, moi, un déni de justice », a-t-il affirmé, se disant « convaincu » que Mgr Barros est « innocent ».
Quant aux accusations contre Mgr Barros, le pape assume les avoir qualifiées de « calomnies » : Les victimes « ne sont pas venues apporter d’éléments pour un jugement. Tout cela est trop léger pour être pris en compte : quelqu’un qui accuse sans élément, avec opiniâtreté, c’est de la calomnie », a-t-il martelé, se disant néanmoins prêt à entendre tout élément à charge contre Mgr Barros : « J’ai le cœur ouvert à recevoir les victimes. »


la-croix.com

Abus sexuels dans l’Église : le pape s’excuse et s’explique

Nicolas Senèze (envoyé spécial à Rome, dans le vol papal Lima-Rome) , le 22/01/2018 à 16h01
Mis à jour le 22/01/2018 à 18h46
Le pape François est rentré lundi 22 janvier de son voyage au Chili et au Pérou.
Dans la conférence de presse qu’il a donnée dans l’avion, il est longuement revenu sur la question des abus sexuels qui a pesé sur son séjour chilien.
Le pape François dimanche 21 janvier au soir, dans l’avion qui le ramène de Lima. / Alessandra Tarantino/AP
« Une expression malheureuse : le mot “preuve” a blessé beaucoup de victimes d’abus. » Dans un mea culpa inédit, le pape François est longuement revenu, dimanche 21 janvier au soir dans l’avion qui le ramenait de Lima après un voyage d’une semaine au Chili et au Pérou, sur la question des abus sexuels dans l’Église.
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Prédateur sexuel

Évêque de longue date (auxiliaire à Valparaison, puis évêque d’Iquique, aux armées puis, depuis 2015, d’Osorno), Mgr Juan Barros a en effet été impliqué dans le scandale Karadima, du nom de cet ancien curé d’une paroisse d’un quartier huppé de Santiago à l’origine de nombreuses vocations, mais qui s’est révélé un redoutable prédateur sexuel et qui, dénoncé en 2004, n’a été renvoyé de l’état clérical qu’en 2011.
Jeune homme, Juan Barros avait fait partie du groupe de jeunes dont la vocation avait été éveillée par Karadima.
Mais un autre jeune de ce groupe l’accuse d’avoir été présent dans une pièce contiguë à celle où il était en train de se faire abuser par le prêtre. Et d’être donc, de ce fait, complice, la porte étant restée ouverte. Juan Barros affirme, lui, n’avoir rien su.

« Calomnie »

« Autour de Karadima, cela fonctionnait comme une secte », se souvient José Andrés Murillo, lui aussi ancien du groupe, abusé à l’époque par le prêtre et aujourd’hui directeur de la fondation Pour la confiance, qui lutte contre les abus sexuels. « Ce contexte est une preuve suffisante contre Barros », affirme-t-il.
Interrogé jeudi à Iquique, avant une messe où Mgr Barros figurait parmi les célébrants, le pape François avait répondu de manière assez véhémente à la télévision chilienne qui l’interrogeait. « Le jour où on m’apportera une preuve contre Mgr Barros, alors on verra. Il n’y a aucune preuve contre lui. Tout cela est de la calomnie. C’est clair ? », avait-il lancé.

« Exil discrédité »

Une phrase dont le cardinal Séan O’Malley, archevêque de Boston mais aussi membre du « C9 » et président de la Commission pour la protection des mineurs a reconnu qu’il était « compréhensible » qu’elle provoque « une grande peine » chez les victimes.
« Des paroles qui envoient le message “si vous ne pouvez pas prouver vos accusations alors on ne vous croira pas” abandonnent ceux qui ont souffert de violations criminelles répréhensibles à leur dignité humaine et relèguent les victimes dans un exil discrédité », a-t-il même jugé.
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Il a même reconnu que Mgr Barros lui avait présenté sa démission. « Il est venu à Rome et j’ai dit non. On ne joue pas avec ça : c’est admettre sa culpabilité. Chaque fois qu’il doit y avoir un coupable, on enquête. »

Déni de justice

Et quand, après sa nomination à Osorno et les manifestations qui ont suivi, Mgr Barros a présenté une seconde fois sa démission, François a encore refusé. « J’ai dit : tu y vas », a-t-il insisté, expliquant qu’une enquête sur l’évêque était alors en cours.
« Le cas de Barros a été étudié et réétudié, mais aucun élément n’est arrivé. Et moi, je ne peux pas le condamner si je n’ai pas d’éléments. Si je le condamnais sans élément ou sans certitude morale, je commettrais, moi, un déni de justice », a-t-il affirmé, se disant « convaincu » que Mgr Barros est « innocent ».
Quant aux accusations contre Mgr Barros, le pape assume les avoir qualifiées de « calomnies » : Les victimes « ne sont pas venues apporter d’éléments pour un jugement. Tout cela est trop léger pour être pris en compte : quelqu’un qui accuse sans élément, avec opiniâtreté, c’est de la calomnie », a-t-il martelé, se disant néanmoins prêt à entendre tout élément à charge contre Mgr Barros : « J’ai le cœur ouvert à recevoir les victimes. »
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la-croix.com

Pédophilie, le témoignage d’une victime chilienne à l’envoyé du pape


Marie Malzac (avec AFP) , le 18/02/2018 à 16h08
Mis à jour le 18/02/2018 à 18h24
Juan Carlos Cruz, victime d’un prêtre au Chili, a affirmé samedi 17 février avoir ressenti de « l’empathie » de la part de Mgr Charles Scicluna, l’émissaire du pape dans l’enquête sur le cas d’un évêque chilien accusé d’avoir couvert ces agissements.
Mgr Charles Jude Scicluna, en 2015. / Alessia GIULIANI/CPP/CIRIC
C’est à New York qu’a commencé la mission de Mgr Charles Scicluna, archevêque de Malte chargé par le pape de se rendre au Chili « pour écouter ceux qui ont exprimé la volonté de soumettre des éléments en leur possession » concernant le cas de Mgr Barros, évêque d’Osorno, accusé d’avoir couvert les abus sexuels commis par le père Fernando Karadima, dont il fut proche.
C’est ainsi aux Etats-Unis que Mgr Scicluna a entendu l’une des victimes de cet ancien curé d’une paroisse d’un quartier huppé de Santiago, Juan Carlos Cruz. « Pour la première fois, j’ai le sentiment qu’on nous écoute », a déclaré ce dernier à l’issue de cet entretien, dont il est sorti « épuisé émotionnellement ». « Je suis très content d’avoir pu parler à Mgr Scicluna », lequel a fait preuve de « compassion » et d’« empathie », a-t-il poursuivi après une heure et demie d’échange.
« Je lui ai raconté des situations que j’ai vécues ou que d’autres ont vécues, et il pleurait, sincèrement », a ajouté la victime, qui affirme avoir remis à l’émissaire du Vatican des documents venant à l’appui de ses accusations.
Après une étape à New York, Mgr Scicluna est attendu lundi 19 février au Chili, où il doit recueillir d’autres témoignages. L’évêque maltais est chargé de tirer au clair le cas de l’évêque chilien Juan Barros, nommé par le pape François en 2015 à la tête du diocèse d’Osorno. Cette nomination avait suscité de nombreuses critiques, sans être toutefois remise en cause par Rome.
À cette époque, Juan Carlos Cruz avait d’ailleurs adressé une lettre au pape François, dans laquelle il décrivait les abus subis par le père Karadima, affirmant que Mgr Barros y avait assisté.

Voyage du pape au Chili empoisonné par l’affaire

À l’occasion du voyage au Chili du pape François, du 15 au 18 janvier, le cas de Mgr Barros est revenu sur le devant de la scène. L’omniprésence de cet évêque aux messes célébrées dans trois villes différentes du Chili a soulevé un tollé dans l’opinion publique chilienne.
Les victimes de Fernando Karadima, un ancien formateur charismatique de prêtres, reconnu coupable en 2011 par un tribunal du Vatican d’avoir commis des actes pédophiles dans les années 1980 et 1990 et condamné à mener une vie de pénitence, avaient alors vivement critiqué l’attitude du pape François, l’accusant de ne pas mettre en cohérence ses paroles et ses actes concernant la lutte contre les abus sexuels dans l’Église.
Interpellé à ce sujet par des journalistes au cours de son voyage chilien, le pape avait répondu de façon particulièrement brutale. « Le jour où vous m’apportez une preuve contre l’évêque Barros, je vous parlerai. Il n’y a pas une seule preuve contre lui. Tout est calomnie », avait-il ainsi lancé, avant de donner une accolade publique l’évêque controversé.
Cette réponse avait choqué au Chili et au-delà. Dans l’avion le ramenant à Rome, le pape avait dû présenter ses excuses aux victimes d’abus sexuels.
Marie Malzac (avec AFP)
Et aussi
Le cardinal George Pell quitte le tribunal de Melbourne le 5 mars 2018.

[MAGAZINE PÈLERIN] Après son voyage au Chili, François se voit reprocher son inertie dans la lutte contre la pédophilie dans l’Église. Les victimes le pressent de mettre en œuvre des actions concrètes, alors que le cardinal australien George Pell doit revenir devant la justice le 5 mars. Lire la suite

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