jeudi 12 avril 2018

nous sommes les témoins de tout cela - textes du jour



mercredi 11
 23 heures 03 + Quel contraste entre ce matin et ce soir. Il m’a semblé avoir conquis quelque chose, mais uniquement par la bonté divine. Sans sieste, quoique, tandis que nous sommes « à » la télévision, ma chère femme me trouve rouge et très gonflé. – Admirable « documentaire » sur la pauvreté : la Cinq. Pauvres de nous  phrases si profondes et naturelles de chacun de ces pauvres . multiplicité des causes de la chute . dignité absolue de chacun . hymne aux solidarités  – mise au net prochainement

jeudi 12
 10 heures 01 + Bien dormi, le bras reste douloureux. Je me sens bien faible physiquement non seulement pour mes chantiers de vie : autobiographie, débroussaillage et mise en beauté de notre domaine, sécurisation de mes aimées, mais pour l’immédiat de ces quinze jours avec notre fille. Affectivement et pratiquement, ma chère femme va me manquer. – Je pousse Phe. dans ses retranchements. Toujours amical et sympathique, il est - quoique digne, j'en suis sûr, et loyal - devenu d'apparence servile, c’est là la corruption engendrée par la monocratie. L’autocrate se corrompt lui-même (pas forcément par l’argent) : plaire, les sondages, la démagogie. Ainsi EM diminue de moitié le prix du permis de chasse… tandis qu’une jeune marcassin, recueillie après que ses parents aient été tués par des viandiers, va être euthanasiée : soyons francs et clairs, assumons. Il y a des espèces qu’on veut faire disparaître, au moins chez nous : les sangliers, les loups, les ours. Quant à l’idéologie dominante, c’est simple : au lieu de tout organiser, réglementer, sanctionner pour à toute force adapter l’homme et la société à l’économie (l’argent accaparé et pas investi, l’argent pouvoir et volupté), il faut adapter, réinventer l’économie pour l’homme, et aussi pour la vie de la planète. L’économie pour l’homme. Nous le savons de mieux en mieux et nous le faisons de moins en moins. – Je me mets au net, donc aussi mes correspondants et destinataires quotidiens, sur la pauvreté et les héros français du combat pour son éradication. Inscrire le climat ou les parités diverses dans la Constitution ? non, mais des droits sociaux imprescriptibles : oui. Droit au logement, droit au travail (dignité, utilité sociale plus encore que rémunération), droit à la dignité (ce qui donnerait appui légal et juridictionnel à la contestation de toutes les déconsidérations, maltraitances morales, y compris le racisme).

12 heures 08 + Matinée calme, Camille attachée à un endroit lui plaisant, ma chère femme partie en soutien scolaire depuis trois quarts d’heure et avec Andy.
Avant l‘heure d’entretien d’EM sur TF1 (contexte pas seulement social, avec un fort accent sur la pauvreté, mais inattendues : la polémique sur le discours aux Bernardins, la réapparition-revanche de FH), prier… [1] Le mouvement de notre vie de foi : la clé du salut, le témoignage reçu et à transmettre, la présence-compassion de Dieu. Le Seigneur entend ceux qui l’appellent : de toutes leurs angoisses, il les délivre. Il est proche du cœur brisé, il  sauve l’esprit abattu… Nous sommes les témoins de tout cela (le Dieu de nos pères a ressuscité Jésus), avec l’Esprit Saint, que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent... Le Père aime le Fils et il a tout remis dans sa main. Celui qui croit au Fils a la vie éternelle. Ce n’est pas au futur.

13 heures + TF1… entretien du président de la République avec Jean-Pierre PERNAUT, salle de classe primaire, village du Perche : 1.100 habitants  notes prises : au net  prochainement

14 heures 20 + Un traitement cas par cas, il est vrai imposé par le genre : questionné par un journaliste vétéran et déférent, EM répond sans notes ni chiffres, sans hésitation. Mais quelle monotonie ! La démonstration est toujours la même : le monde a changé, et change de plus en plus vite. Rien n’a été fait ni mené à bout depuis trente ans. Ce qui se fait depuis un an a été annoncé en campagne électorale. EM ne fait que tenir des engagements, et il a été élu pour les tenir. Nous sommes devant une réflexion mise en actes gouvernementaux, sereinement mais inexorablement. Implicitement, trois novations : la France n’a plus été gouvernée depuis trente ans…, diagnostic de péremption en tous domaines, quoique ce soit un grand pays…, objectif présidentiel, la remettre en marche pour les cinquante ans à venir. Le cas par cas, considéré et entendu isolément, est irréfutable. Dans le cas de l’éducation, la prétention est encore plus grande, changement total comme jamais depuis Jules FERRY. Il n’y a donc aucune alternative ni mentale ni politique, d’autant que la politique n’existe plus : elle est carabistouille ou pincées de sel au détriment du contribuable. A toutes les objections données pour faire quelques pauses par des « tranches de vie », les questions, plaintes et satisfecit de Françaises et Français en situation, EM a réponse. C’est fascinant mais ennuyeux. VGE lui aussi exposait et brillamment, sans effets, mais dans l’instant il convainquait – que de fois, je l’ai expérimenté, et même reconnue en ouverture de l’article donné au Monde et publié en critique, vis-à-vis de la transcription du dire présidentiel. Ici, nous avons des démonstrations, qui sont autant d’affirmations qu’il n’y aura aucune inflexion. La certitude présidentielle – habilement dépourvue de chiffres et de bilans d’étape –est inentamable. Deux lacunes mais parce qu’elles sont hors épure, hors sujet : le fonctionnement des institutions, la monocratie de fait d’une part et l’Europe, nommée en toute fin d’exercice comme une conviction mais nullemnt en cadre, moyen, enjeu. Quelques instants d’imprévu : un lapsus de PERNAUT avançant BAYROU pour un rapport sur la ville, fait rectifier sans chaleur pour BORLOO et saluer le premier : mon ami. Pourtant démissionnaire par force et mis en conséquence dans la position de fin de carrière. Mais d’applaudisseur désormais à tous coups… La maire d’une commune de 4.000 habitants se plaignant du « salafisme » et faisant remarquer que ses lettres au ministre de l’Intérieur demeurent sans réponse, fait mentionner COLLOMB, surchagé mais qui aura charge de répondre. Ce qui d’ailleurs donne, à mon sens, le seul moment intéressant de l’entretien : le traitement du « salafisme », législation nouvelle, application et le financement des mosquées qui peut être d’ »origine étrangère, mais est ou sera encadré par l’Etat. – Entretien lisse, sans faux pas, permettant d’approfondir non une méthode mais une façon de voir. Ma lecture d’EM : rapport d’inspection des finances avec paragraphes numérotés mais sans hiérarchie, épreuve de QCM, est confortée.
Vue de profil et à plat, son écriture (le mot souhaité par les élèves de l’école accueillante) ressemble aux aigus d’un enregistreur sur rouleau de papier millimétré. A l’annulaire droit, les anneaux du bonheur de CARTIER (trois).
 15 heures 30 + Entretien hors sol. Considération présidentielle pour chaque groupe ou catégories de Français, les retraités remerciés pour leur concours et leur effort, les agriculteurs ré-analysés pour l’ensemble de ce qu’ils sont, les petites communes et la taxe d’habitation, mais de ce qu’il se passe en ce moment : hôpitaux, universités, S.N.C.F. notamment, rien n’est légitime quoique ce soit entendu et écouté. Je sors au contact, je lis les lettres (pas les miennes qui ne sont pas, il est vrai, des réclamations ponctuelles mais des suggestions dialectiques d’ensemble, et des propositions de concours). EM démontre mais ne dialogue pas.
Les trente ans… ce n’est pas, je le réalise, une analyse chronologique de l’oeuvre ou des lacunes de prédécesseurs (EM ne s’en connaît pas, GP et JC, FM peut-être sont évoqués mais seulement à propos des limitations de vitesse sur les routes secondaires. C’est tout simplement la profondeur de sa mémoire et de ses observations personnelles. Près de quarante ans quand il a accédé au pouvoir « suprême », il a eu dix ans, l’âge d’une autonomie mentale et d’une observation personnelle, en 1987 : la cohabitation FM/JC et l’aller-retour nationalisations/privatisations. Pour moi, personnellement, mes premiers souvenirs politiques, après les images d’un rassemblement sur la pelouse de Bagatelle à l’écoute du général de GAULLE, on m’en avait éloigné, c’était dangereusement communiste et à peu près à la même époque, donc 1947-1948 mes 4/5 ans, un portrait de ? noir et blanc dans un minuscule vestibule sombre, cela semblait secret, quelque bandit (PETAIN). Le vrai souvenir, la honte : treize tour en Congrès du Parlement pour élire le second président de la République, j’ai dix ans et demi, cortège aux actualités, les voitures rentrant de Versailles sur notre seule autoroute, celle dite de l’Ouest, Décembre 1953. EM n’a donc personnellement vécu aucun de nos drames nationaux contemporains : la paix en Algérie (il la commente, comme candidat, en génocide de responsabilité française), Mai 68…il n’est pas né. Le bloc soviétique, la guerre du Vietnam… c’est avant sa naissance. L’histoire commence pour lui avec la confusion générale entre gestion et politique, et avec le terrorisme. Gestion devenue calamiteuse en termes de déficit national. Terrorisme venant désormais nous visiter, à domicile. Trente ans, c’est sa naissance intellectuelle personnelle, ce n’est pas une étape de notre vie nationale, sauf à reconstruire : la fin des « trente glorieuses » pour l’économie française (le premier choc pétrolier et nos réponses avec GP : l‘exclusive nucléaire et la tentative de partenariat euro-arabe) n’est que de quatre ans antérieures à sa naissance biologique.
 19 heures 50 + Marie-Odile A. me fait suivre une dépêche d’une rédaction que je ne connais pas : le général de VILLIERS entrant dans le principal groupe de consultants américains, le Boston, etc… Cela ne m'étonne pas vraiment. J'avais aussitôt acheté le livre, pris langue avec lui par internet, il m'avait répondu qu'il réfléchissait. Les premières pages ne me déplaisaient pas, mais montraient une habitude du milieu politique qui faisait s'interroger sur la rupture. Puis je parcourus la suite sans projet politique et sans originalité sur nos armées, nos stratégies. Comble, après lui, les budgets militaires français sensiblement augmentés par rapport aux moyennes des deux dernières décennies. J'ai connu un ministre du Commerce extérieur passé représentant de Boeing en France vers 1997-1998, Alain JUILLET, neveu de Pierre le gaulliste de choc sous GP et JC avec Marie-France GARAUD… chargé de « l'intelligence économique » au secrétariat général de la Défense nationale (auprès du Premier ministre, alors Dominique de Villepin) passé aux Américains (re-vérifier, ou "seulement" une officine privée fondée par lui selon sa propre expérience). Quand le Monde me publiait, j'ai relevé la trahison du général STEHLIN, ancien chef d'état-major de l'armée de l'air jusqu'en 1963, recommandant en 1974 à VGE l'achat d'avions américains. Il se suicida quarante-huit heures après mon article qui coïncidait avec la publication d'une liste tenue au Sénat américain, des contacts et complicités dans les armées européennes. - C'est d'ailleurs un ardent souci d'argent et de prolonger les carrières qui caractérisent les notoires : MAILLY, secrétaire général de FO pour encore quelques jours, déjà recasé au conseil économique et social de l'Union européenne : un ancien ambassadeur près le Vatican, longtemps chargé de l'Afrique à l'Elysée, patron un temps de la DGSE passe chez PINAULT ou BOLLORE pour superviser les croisières de luxe... VEDRINE au cabinet JEANTET puis chez PINAUKT ou cumulant, etc... Plusieurs ambassadeurs organisant leur supplément de retraite en prenant des conseils d’administration dans les entreprises travaillant dans leur pays d’affectation..
Communication : PERNAUT à qui j’avais trois fois tweeté en prévision de l’entretien présidentiel… les évêques de France à propos du titre insultant résumant pour Le Monde l’échange aux Bernardins : catholiques, engagez-vous ! … l’actuel secrétaire général de l’Elysée à qui je viens de confier ma septième lettre pour EM… de tous et chacun, pas même un accusé de réception. On n’a jamais proposé de m’acheter (je ne valais rien ni pendant mes missions professionnelles, ni ensuite…) et ce que je peux dire ou écrire n’a aucune importance ou aucun intérêt puisque je ne suis pas notoire. Je n’en souffre absolument pas, tellement habitué : je ne le remarque même plus. Suis-j en vase clos : d’arrivée et d’expulsion de l’air que par le haut ? le goulot ?
23 heures 46 + Résumé de l'entretien selon les différentes chaînes : remettre les Français au travail par l'ensemble des réformes. La Sorbonne occupée. Une proposition de loi tendant à "encadrer" le droit de grève.


[1] - Actes des Apôtres V 27 à 33 ; psaume XXXIV ; évangile selon saint Jean III 31 à 36

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